Demain, j'élève le bas
Baisserez-vous le haut?
"A vendre les Corps, les voix, l'immense opulence inquestionnable, ce qu'on ne vendra jamais"
Un évènement dans ma vie du vrai fit que pendant un certain temps je fus contraint, moi si fier, moi si digne, moi si altier, à marcher la tête penchée vers mes pieds (forts beaux du reste comme vous le savez).
Mon programme pour me retaper m'obligeait à marcher tous les jours à travers la campagne, dans la forêt, le long des plages.
Durant cette période la Terre sur laquelle nous sommes bien contents de trotter défilait sous mes yeux.
Le monde à ras s'ouvrait à moi: le discours des terres, le mélange des herbes, l'activité incessante des insectes et autres êtres d'en bàs.
Je redécouvris le sol.
C'est vrai, l'être faible est bas et comme je vous en causais l'autre jour, le miséreux est à terre, dernière étape avant de redevenir poussière.
Une force étrange pousse l'humain à toujours vouloir s'élever.
Pourtant celui qui aspire à être le plus haut accepte souvent pour y parvenir d'avoir les pieds dans la crotte. Celui qui est tout en haut ne se sent plus, et ne sent plus vibrer sous lui le centre de la Mère-Terre, d'où vient laviequivautlecoupd'êtrevécue, parce qu'il est trop protégé des aléas, trop préservé des rencontres fortuites, stérilisé à l'enrichissement intérieur que procure le brassage si vous me passez l'expression, huh huh.
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même si je reconnais qu'il est tentant
de remonter le bas
Marcher comme un homme au cou brisé me rappela (ptin on est en pleine autoleblabiographie) que depuis mon enfance lorsque celà allait mal, j'étais persuadé de trouver la clef du paradis, la "Fortuna" (chance en Italien) sur le sol. J'errais des nuits entières dans les rues, espérant trouver des sous, un signe, une clef, un trésor.
La Terre répondit à mon attente
La vision verticale du monde n'est-elle pas une approche stérile si gravir l'échelle sociale implique de se couper de son passé, de ses racines?
L'élévation (de toutes sortes) est-elle nécessairement un exercice solitaire, peut-on le faire en compagnie?
En entraînant de la compagnie?
leblase est-il si haut que les bras lui en tombent?
Entraîneur de compagnie fait-il de vous un chef et vous place t'il un peu plus haut que les autres?
leblase est-il capable de lacer ses chaussures tout seul?
L'être humain est-il condamné à la hiérarchisation?
La conclusion serait-elle qu'il faut se déprogrammer en profondeur pour apprendre à apprécier autant ce qui est à côté de nous qu'au dessus de nos têtes?
Ah lala, le langage: les mots et ce qu'ils nous fournissent d'images et de murailles.
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