Version imprimable L'ère de rien

T'as d'beaux oeufs tu sais?

"Le Mandat céleste est la nature foncière"

Confucius,L'invariable Milieu

Si pleins de nous-mêmes et si fragmentés à la fois nous ambulons à travers la foule des autres fausses unicités que sont nos dissemblables pareils, humains
jusqu'à ne plus savoir où chacun commence et où chacun finit.

La réflexion que je me fais sur un aspect du monde me vient moins d'une source pure et intégrale qui serait tapie quelque part en moi que des échanges reçus et distribués provenant de mes lectures, de mes conversations, des oeuvres d'art qui me confrontent à ce vide commun séparé de nos absences à nous-mêmes.
L'idée que je formule un jour et qui forme le point de départ d'un projet, l'émotion que je ressens à la création permanente et multiple du monde, le chavirement où me pousse l'interprétation d'un pianiste déroulant l'oeuvre d'un maître: tout celà vient-il de moi, demeure- t'il en moi?
Impossible si l'on admet que l'idée est constituée de la synthèse des recherches, besoins, points de vue sans cesse brassés à mon passage.
Impossible: on reconnaît l'autre même chez le maître ( Beethoven par exemple qui inspira tant Schubert, Liszt et d'autres, s'élança sur la vague finissante de la rivalité de Mozart et Haydn, eux-mêmes successeurs du discours sur le monde formulé par Bach, Haendel et les autres compagnons de la chanson: la musique de l'un est un maillon )
Un homme un jour en Asie m'a dit que les humains avaient tous en commun leur iris, et que le noir de cet iris était l'espace universel.

Ne devrait-on pas nous avertir
"DANGER:VOYANTS"?

La faiblesse de notre comprenette nous empêcherait de réaliser que ce noir profond est un tout, perché sur un microcosme que serait le réel, percé par ces petits trous noirs du noir de nos yeux parfois noirs.
Hors de la dimension du monde, nous ne serions donc qu'une continuité.
In
la dimension de ce monde, nous serions dispersés aux autres comme à nous-mêmes, déchirés et déchirants dans le seul but de maintenir cette séparation que nous appelons identité, ou différence.

La perception que nous avons de l'individualité constituerait-elle la plus grande illusion?
Y a t'il vraiment un monde autour du monde?
Faut-il vraiment deux semaines pour pondre un pareil billet, abscons au possible?
Savez-vous que près de 350 planètes comportant à peu près les mêmes rapports qualité/prix chaleur/distance à l'astre/gaz/dimensions ont été répertoriés, et où vivent peut-être un tas de mecs verts à antennes?
Le fait que les jeunes vieillissent plus vite explique t'il que les vieux meurent plus lentement?


Version imprimable La femme est-elle Net?

et le diamant l'est-il?

« L’Homme ne descend pas du singe, mais de la femme »

Carla Darwin, Champs-Elysées-Clemenceau, ligne 1

 Sans compter les MyFace, près de 100 millions de gens se jettent chaque année sur les sites de rencontres genre match.com, MSN Dating, Meetic, Yahoo personnals, etc,  afin de trouver l’âme, la soeur ou l’âme sœur ou l'âme de ma soeur..
Un échangisme relationnel apparemment très lucratif, surtout aux USA et au Japon pour un tas de raisons socioculturelles comme on dit quand on est dans le flou.
Meetic, site français étant celui où les gens passent le plus de temps, les patrons amerlocks de Match.com ont décidé de booster leur affaire dans le pays du Président de sa femme (on y reviendra).
Et pour ça, qu’ont-ils trouvé ?
Entrée gratos pour les filles, un peu comme dans les bals populaires à la campagne, où seuls les mecs payaient.
La participation féminine passa de 40 à 55% sans que celle des hommes ne baisse..

Dieu, que la campagne est belle

Sur le Net comme sur le sol la femme, objet de toutes les convoitises et sujette à toutes les friandises semble être également le centre de toutes les incompréhensions (y compris d’elles-mêmes, comme d’hab’).
Qu’il me soit permis d’étayer mon propos (c’est quoi mon propos ?) de deux anecdotes aussi émouvantes qu’illuminantes.
1/Un magazine français très connu me demanda il y a quelques années de reprendre et tout changer à sa version en ligne. S’ensuivit une réunion de tous les grands chefs. Je m’étonnai à voix haute  intelligible de ce qu’aucune femme n’était présente. On me répondit que d’une part c’était comme ça dans la version papier et que d’autre part les internautes étaient surtout des mecs.


Il fait si bon prendre l'air

2/Lorsque je me suis dis allez leblase fais donc un blog perso, (à l’époque moi leblase faisais des trucs sur le Net de nature politicoscientificoexrimentheà l'eau..) l'idée de n’avoir que des commentateurs et pas de commentatrices ou si peu me..gonflait.
Pour des raisons strictement personnelles mais qui ont une influence sur le sort de cette planète, je ne tenais pas à un site entre mecs, dans lesquels les gars se grattent  en répétant ce qu’ils ont lu dans les journaux ou vu à la télé comme ici, ou (oh les liens marchent pas?), et j’en avais causé dans un ou deux blogs. Je voulais qu’il y ait au moins UNE commentatrice ondulante.


car je suis ainsi fait que je perçois l’ondulation en ligne.

 Pourtant, et  comme Tilly à tour de bras ou un certain comité dans une fondation pourraient le prouver, l’épistémologie du Net paraît avoir été prise en main par des femmes.
Alors, pour en revenir aux sites de rencontres: l’augmentation de la participation féminine sur les sites gratuits veut-il dire que les femmes sont radins? Pauvres? Que leurs maris épluchent les comptes rendus de leurs CB (Cartes Bleues)?
leblase devrait-il proposer une version gratuite afin d'augmenter le taux de participation féminine shplouquienne ?
Les femmes pensent-elles que l'Internet conduit à la délation qui conduit aux camps de concentration?


Trouvez-vous le titre et le billet vraiment racoleurs ?

 Cette participation féminine explique t’elle le faible nombre de connexions à leblasepointnet en provenance de monastères, madrassas, temples bouddhistes et casernes militaires ?
Depuis que Jean-Paul II est mort, le Vatican zyeuxmuette moins le shplouc: croyez-vous que Benoît ne sache pas se servir d’Internet ?
Hmm ?
J'aimais bien Henri Salvador



Version imprimable En un mot commençant

la sémantique ment

"le corps est cette étendue par laquelle je touche à tout, tout me touche et par ce contact même je suis séparé de tout"

J-L Nancy




Il m'arrive de plus en plus souvent de me demander à quoi rime ce cirque.
Je parle du shplouc.
Je parle du rapport d'un humain à l'autre. D'un groupe à l'autre. D'un pays à l'autre. D'une société à une autre. D'un plan de conscience à un autre. D'une banque à une autre. D'un cheval à une vache. D'un créancier à un débiteur. D'un soldat armé à une famille qui fuit. D'un flic à un immigré illégal. D'un pouvoir vicié à un groupe marginal. D'un pauvre à un humble. D'un humble à un modeste. D'un modeste à un classe moyen. D'un classe moyen à un aisé. D'un aisé à un riche. D'un riche à un milliardaire. D'un milliardaire à un dromadaire, et je vois bien que le sens a changé.
Une parole ne transporte plus que des sons, une lettre des suites de caractères.
Le mot Nature est dénaturé, ce qui nous renvoit aux ténèbres du désir effréné de ressembler parce que, confondant tout nous croyons que nous ressembler va nous rassembler.
Et si celà était, quel bien en sortirait-il?

l'état fusionnel induirait-il une amélioration personnelle?

En dehors des ambitions sociales à deux balles, la démarche qui nous fait quitter l'adolescence et nous entraîne sur le chemin d'une vie qu'il nous faut bien vivre malgré la flemme, est souvent si encombrée de panneaux débilitant notre sens de la vérité que nous en oublions d'être nous-mêmes, pour nous rabattre sur des symboles si généraux qu'il en sont vides de sens.
A quoi rime ce cirque?
A côté de combien de trucs essentiels passons-nous?
Ceci n'est qu'un blog, comme disait le petit porteur de lauriers au général Romain pendant le triomphe, donc pas de quoi se la péter. Mais je me demande parfois si quelques infos lâchées dans ce virtuel bénéficièrent à vos réels (trois de mes billets vous ont avertis d'opportunités qui auraient pu vous faire gagner bien des sous dans ce monde capitaliste; quelques autre fois je vous ai balancés des secrets des dieux qui vous auraient permis d'anticiper certains évènements à caractères politiques, stratégiques et polémiques; d'autres fois encore... de la même manière que des contributions de commentateurtrices dans le domaine de l'architecture, de l'économie d'énergie, de l'environnement, des conditions de vie des hommes -et surtout des femmes- sur terre...de bien des trucs en fait, étaient de grande valeur et servirent dans des conditions que vous n'imaginez point virgule).


Nous n'avons pas craint d'évoquer le divin,
séparant dieu de l'idole
Tout en nous amusant et en discutant le bout de gras, les commentateurtrices passèrent ici en quelques temps des trucs rares, empruntant bien des chemins: l'art, sous bien des formes; la philosophie, du point de vue de l'éthique, de l'épistémologie, de l'ontologie, de la métaphysique, de la prisedetêtique, de la sémantique, de la linguistique; le comportement, d'un point de vue biologique, social, éthologique; le politique, dans quasiment tous ses aspects.
L'humour, toujours.
Et beaucoup d'amour et d'acceptation de l'autre, ce qui n'était pas évident vu l'échantillon humain (env. zozo x150) bizarroïde parce que sincère qui s'est exprimé ici.

Je sais, j'ai l'air de causer comme si je déposai le bilan mais c'est pas du tout le cas.
Il y a eu une constante: je me suis planté dans quasiment tous mes billets, puisque vous avez plus ou moinstoujours répondu à une autre question que celles que je posais.

couler nous permit souvent de décoller 

Serait-ce parce que la question est toujours vivante, et donc soumise au principe d'Heisenberg?
Parce que j'écris comme un manche?
Parce que vous lisez en pensant à autre chose?
C'est quoi le titre de ce billet à la con (le titre, pas le billet)?(Elle n'a pas le droit de répondre à cette question dont Elle connaît la réponse)
Parce que quelque soit le sujet évoqué, ce n'est pas ce qui nous pousse à l'échange, mais bien une autre énergie, plus profondément ancrée en nous que nous ne le croyons?
Le récréatif est-il anodin et sans conséquences? Et donc, le grave et sérieux ne seraient-ils que la muselière qui nous empêcherait d'être?


Version imprimable Plus près du toit

Seigneur!

"Dieu créa le Ciel,
l'Homme inventa le plafond pour s'en protéger"

Abraham Ibrahim Lecouvreur
Kansas City, 204 av.J-C

Nous ne nous connaissons pas.
Moi non plus d'ailleurs et pas plus que ça.
Pourtant, alors que l'histrion barbu fils de riche incite sous la menace une des nations les plus tolérantes en matière de religion à se convertir à celle dont il bafoue lui-même sans cesse les règles, on en viendrait à se demander pourquoi tant d'hommes confondent le spirituel avec leurs testicules.

Les glissement perpétuels de nos raisonnements, les rodomontades religieuses ou guerrières des uns et des autres ne masqueraient ils pas (par hasard, que j'dis) la présence ininterrompue de ce qui nous fait le plus peur, à savoir...
A savoir quoi?


L'Homme attend de Dieu une réponse claire et nette

La vie? Commencer à vivre selon son propre coeur ou ses propres conceptions du monde. Vous allez me dire: "Oh le cliché! Leblase traîne sa crise d'ado depuis trop longtemps, ces questions ne se posent plus lorsqu'on est adulte".
Moi je veux bien, mais est-ce parce que l'on y a trouvé une réponse satisfaisante, ou parce qu'on a renoncé à avancer dans la perspective de rejoindre et faire vivre ensemble tout ce qui nous sépare du battement de notre propre coeur, de notre capacité d'acceptation et d'émerveillement?
De la folie qui consiste à entreprendre?
Ce n'est certes pas moi qui pourrait répondre à une telle interrogation


je suis taulier, je fais de la taule, pas des révélations

Je remarque tout de même une tendance humaine à la contradiction si forte que le hasard ne peut être incriminé.
Prenons un exemple: la Conférence Internationale sur les Armes Chimiques, tiens.
Voilà un truc banal qui ne mange pas de pain, de tous les jours, concocté avec patience depuis des décennies par des diplomates, politocs, militocs, scientifocs et tout. Elle va bientôt se réunir à nouveau pour une mise à jour et, comme il se doit, tâchera de cerner tous les exemples d'interdiction d'usages de ces différents genres (genre?Gaz ou liquides paralysants, suffoquants, paniquant, énervants, provisoirement ou définitivement aveuglants, douloureux, hyper-douloureux, plus qu'hyperdouloureux voire mortels et j'en passe).
Heureusement qu'il y a des gens qui se soucient de réfréner nos délires et inventivités criminelles, n'est-ce pas?
Je me demande donc parfois pourquoi cette admirable Conférence, qui décline très précisément l'interdiction d'emploi de tous ces poisons en toutes occasions de guerre en exclut expréssément les moyens anti-émeutes?
Du style on ne va pas gazer nos braves pioupious, merci. Par contre, les civils, tu peux balancer la purée.


Certains d'entre vous diront que ça commence à sentir

D'autres me diront: Et Dieu dans tout çà?
Ben oui: Dieu, principe moral; Conférence internationale tructruc= principe moral itou ont des points communs en dehors de leurs auteurs qui n'est-ce pas ne sont que des zomzédéfemmes.

Nous préservent-ils d'atteindre un quelconque accomplissement personnel?
Nous permettent-ils de décider du droit de vie et de mort sur autrui selon notre convenance?
Nous servent-ils de mirage embellissant?
Ont-ils déjà (Dieu, et/ou un gaz) atteints leblase dans le cortex?
Pourquoi acceptons-nous les pires menaces dans le même temps que nous nous refusons les moyens de nous élever hors de notre condition laborieuse d'humains à peine mieux qu'une bête, acrré vains dieux?
C'est de ça que je cause.

 


Version imprimable besoin d'erreur

une âme bien trompée

"Donc puisque réveillé de l'étourdissement on s'aperçoit de ses perceptions,
il faut bien qu'on en ait eu immédiatement auparavant,
quoiqu'on ne s'en soit pas aperçu"

Leibnitz, (monadologie)


La globalisation du monde veut avant tout dire un truc tout con: nous prenons enfin pour réelle la notion que notre plate terre est un globe qui jamais ne commence et nulle part ne finit. Il en découle que petit à petit entre les êtres vient se glisser la conscientisation des corrélations temporelles ou spatiales


Au moment où je vis tu meurs
 
Et vice versa.
A la minute où tu t'achètes un fute D&G un Dayakh réfugié tente d'arracher deux gouttes d'eau à une racine. Le jour où ton coeur s'enivre d'amour celui de ma concierge se ronge d'amertume. Le soir où tu fais le plein de ta Lamborghini le pétrole brut se répand sur la plage de Locquirec.
Le diamant (éternel) que je t'offre et qui te ravit a coûté la vie à un certain nombre de familles angolaises, congolaises, liberiennes, rwandaises qui avaient commis la bêtise de vivre sur le sol généreux dont on l'a extrait.
Il y a quelque temps (le 6 Juin dernier) je tentais, dans un billet d'une qualité qui aurait dû me valoir le Pulitzer d'attirer l'attention sur les Fonds financiers et l'absence de systèmes de contrôle, pour ne pas dire sur la quasi-autonomie dont ils jouissent. J'espère que le choix du temps a joué pour ceux des commentateurtrices qui sont investiboursicospéculateurtrices et leur a permis de mettre leurs fafiots de côté, car entretemps des centaines de milliards d'euros ont tout simplement cessé d'exister: l'équivalent du budget de la Pologne.
Les conséquences de ce choix temporel se répercutent à travers l'espace puisque par exemple en six semaines plus d'un million de citoyens du plus puissant pays actuel furent expulsés de leur maison , ce qui a eu pour incidence de rayer plusieurs millions d'emplois dans le pays le plus peuplé du monde; annulé les projets de dizaines de millions de gens à travers ze planète.
Tout ça c'est un truc dans le temps et dans l'espace, s'pas? (crédit immobilier en US+ne pas éteindre la lumière en quittant la pièce à Limoges= pas de budget pour l'agriculteur Argentin)

Ce choix temporel est un choix de cheminement quand l'habitant ou le touriste de Pisco décide du jour où il part pour Lima; quand le Baghdadi prend la route qui n'explose pas; quand les habitants de Ghazni décident de ne pas prendre le bus pour Kaboul le jour où un pilote US désoeuvré décide que ce véhicule que leblase lui-même emprunta est un carrosse taliban).

il y aurait donc les gagnants et les perdants?

Souhaits vains: on veut que de nos choix découlent des résultats.
Nos formes de pensée nous conduisent ensuite à séparer les gens selon les conséquences issues des décisions qu'ils prirent: Les gagnants bien sûr seraient ceux qui ne se sont pas trompés, les perdants sont les autres.
Dans le champ d'une vie l'erreur, non seulement humaine, serait inévitable, indispensable: quasiment organique.
Evaluation ahurissante, si l'on retourne à cette globalisation mentale évoquée au début de ce billet.
Si tout est lié et que d'un mal coule un bien, est-il possible de se tromper?
Croyez-vous vraiment que l'on puisse vivre toute une vie comme dans un escalator?
Leblase lui-même aurait-il pu vivre une vie sans bourde?
De quoi qu'on cause?
Peut-on faire confiance à quelqu'un qui ne se serait jamais trompé?

Peut-on mourir plus tard?




Version imprimable Espérer demain

latence

"Ainsi l'Homme descendrait du singe; pourvu que cela ne soit pas vrai,
mais si ça l'était prions que cela ne se sache pas"

Lady Worcester



Je vous ai parlé de la mort
Je vous ai gonflé avec la finance
Je vous en ai mis des tartines sur le réel
L'heure est venue: je vais vous raconter mes vacances.

Ou plutôt LA vacance, préliminaire à une hypothétique plénitude.

Il y a de ça quelques MoKw/h, un zozodici disait qu'il n'aimait pas espérer parce qu'il n'aimait pas attendre...tout' toudou tout'toudidou tout'ti... Je l'avoue, ça m'a trotté dans la tête.
Sans mon amnésie avouée et certifiée par l'Académie de Médecine, j'aurais rué dans les brancards.
Au lieu de quoi j'ai considéré qu'on m'avait fait le cadeau d'un petit pacquet de questionnements essentiels.
Bien sûr, la liaison faite par zozodici entre ces deux dispositions venait aussi de son goût des langues:esperar et aspettare signifiant attendre, comme aucun Finlandais ne l'ignore.
Si l'on pense qu'attendre se limite à poireauter, ne pas aimer la chose se conçoit très bien. Si l'on est dans la vie comme devant une vitrine, si l'on ne dispose plus que de cauchemars intérieurs ou pire, d'absence d'intérieur pour voir venir, attendre semble être perdre du (pas son) temps.


Attendre l'interminable fin du passé
Espérer attendre
Pourtant ce rejet de l'attente ne prédispose pas à l'observation du monde et donc, à la compréhension forcément partielle de soi-même ou de toute raison d'être. Une fois arrivé l'objet de l'attente, on n'aura pas progressé à l'aune de la suite: l'inévitable prochain moment d'expectation.
Attendre est une respiration, qu'on aime ou qu'on n'aime pas; attendre n'est pas rester planté comme un poteau. Attendre permet de longer le Temps comme on longe une rive sans fin, particule indissociable de la rivière miraculeuse qui va de la naissance à la mort.

Attendre, c'est aussi tendre vers, alors que s'attendre à suppose une précognition de ce qui vient.
Attendre pourait-il donc permettre de joindre l'être au néant?

Attendre d'espérer
Certains (quelques milliards d'humains) attendent des vies entières avant de connaître l'espoir; certains luttent matin et jour et soir et nuit pour entretenir l'espérance; d'autres soufflent sur leur âme pour avoir la volonté et la capacité d'attendre que les portes de leur prison intérieure ou pénitentiaire s'ouvre, tandis que  les gavés les inertes et les désespérés ont ceci de commun avec ceux qui renoncent: les richesses de la curiosité ou de la patience leur manquent, comme un espace de l'âme qui serait tronqué.
Espérer donne la force de trouver son propre signe de piste.


Espérer donne aussi la force de créer son chemin

Espérer ne serait pas plus attendre que l'attente ne serait un temps mort.
Espérer n'est-il vraiment que rester le cul posé sur son nid, bec ouvert, à enfourner les lombrics déposés par des parents que l'instinct épuise, à engloutir en temps réel les films, livres, la musique, la peinture que des créateurs ont achevés en s'écorchant l'être, en y consacrant un bout de vie qu'ils n'ont pas comptabilisés, en ne refusant pas le contretemps?

Attendre ne serait-il rien d'autre que laisser le monde venir à soi?
Ne pas vouloir attendre n'est-il pas une autre version du tout, tout-de-suite, ce dégât moderne?
L'attente ne peut-elle alors être considérée comme la phase privilégiée où l'être reccueille en lui-même les éléments de la création?
Peut-on aimer la vie en excluant l'espoir?
Peut-on grandir sans le vouloir?
 
 


Version imprimable Etrangement n'être

Hard corps

"Seul à être bien, c'est être bien seul"

Noé, 4393 av.JC

 
A peine le bébé se sépare t'il du magma maternel que l'individu développe une stratégie préhensive de l'environnement personnel, faite d'acquisition d'avantages, de puissance autonome et de tissage social.
La majeure partie de notre volonté s'oriente -presque dès le moment où notre main saisit un objet- à la fois vers le désir d'accaparer tout à soi et celui de la fusion dans un groupe: distinction et dissolution individuelle dans un espace social.
Tout notre acharnement à nous distancier et nous distinguer des autres semble n'avoir pour but que de parvenir à nous fondre dans une nouvelle série composée de groupes humains.
Chaque fois nous quittons un cercle pour rebondir dans un nouveau; nous tentons de grimper de strate en strate. Ce faisant nous délaissons une identité locale pour pénétrer, étrangers, dans un autre ensemble.
Chaque fois il nous faut apparaître


à la fois neuf et déjà constitué
capables d'apporter et de s'imprégner.
Progresser implique de devenir un étranger à répétition. Apprendre et découvrir nécessite l'intrusion.
Impose de déranger, dans le sens où l'on modifie l'arrangement de l'espace dans lequel on pénètre.
Selon les lieux, les choix, les orientations, eh ben...ça se déroule plus ou moins bien.
Quoiqu'il en soit ces étapes, ressenties parfois douloureusement ou amorcées sans enthousiasme sont un élément essentiel de l'animal social qu'il nous faut accepter d'être.
Déjà qu'on est soumis à la culture centripète de la mère-patrie qui nous fait passer par des moments pénibles pour l'intelligence du style ton pays X est ce qui se fait de mieux y a qu'à voir le reste donc bouge pas.
Sauf que.
On va voir le reste, et la même chose se passe partout, mais je diverge.

Mais voilà disai-je. Faut donc s'arracher aux liens précédents.
Franchir l'espace où nul lien n'existe plus et accepter la perspective d'être considéré afin d'être admis à ce nouvel environnement/statut choisi.
Ou rejeté comme une tâche, bien sûr.

C'est dans cet espace vide, entre le groupe social que l'on quitte et celui vers lequel on se dirige que peut survenir le moment de grâce.
 
L'instant précieux de notre étrangeté à tout.

En Europe c'est la compagnie Air France qui convoie le plus grand nombre de refoulés de force. Ces refoulés qui ont souvent traversé des épreuves effroyables pour parvenir jusque dans notre pays exemplaire, sont parfois accompagnés par des flics et menottés à leur fauteuil. Comme on sait, il arrive même qu'on leur scotche la bouche s'ils font du scandale.
Protester contre ce genre de traitement si vous êtes par hasard dans le même avion peut vous valoir d'être mis en examen pour obstruction à la justice.

Ne devons-nous pas voir dans cette misérable chaîne d'actions un signe que malgré cette démocratie dont nous nous rengorgeons sans cesse nous sommes de plus en plus forcés à nous débarrasser de notre humanité, empêchés d'aller vers cet autre nous-même qui ne fait rien d'autre que ce que nous ferions à sa place? Les "conditions nécessaires au maintien de notre style de vie" ne font-elles pas qu'au bout du compte nous devenons inertes?
Insensibles?
Intouchables? Perpétuellement informés du monde et perpétuellement aveugles à nos semblables?
Coupables de non-assistance à esprit en danger?
Le principe d'efficacité maximum et le recours aux statistiques comme références morales ne sont-ils pas en train de nous faire dévisser?
leblase va t'il reprendre la soutane maintenant que Benoît a décidé qu'on referait la Messe en Latin, le curé tournant le dos aux fidèles?

Moi=l'Univers=rien autour
N'apparaissons-nous pas aux yeux des adolescents ou aux populations des pays émergents, gavés et pétés de chance que nous sommes comme disait Jo, comme des monstres aussi inhumains finalement que les lavés du cerveau qui se kamikazent?
Peut-on disposer d'un tel espace où s'attardent des personnalités aussi riches et sensibles que vouzotres sans rappeler de temps à autre combien l'objectivisation de notre statut humain nous dépossède de l'incertitude?
Combien elle nous affranchit du désordre, qui pourtant semble être la source de la création s'il faut en croire l'origine du mot chaos?

Qu'il faut rouvrir le bordel?



Version imprimable Faible effort

le vrai est-il encore une vision?

"Le reflet du miroir dans le soleil est soleil dans le soleil,
et pourtant le miroir est ce qu'il est"

Maître Eckhardt

J'étais dans ce taxi et je venais de passer d'un univers à un autre. J'avais donné comme direction future l'adresse d'un autre univers, quand soudain


"leblase"elle me dit la dame"c'est pas possible!
Vous pouvez pas continuer comme çà!
"

Sur le coup, je me suis demandé comment elle avait pu lire dans mes pensées.
Puis ensuite: à quoi m'avait-elle reconnu? A cause de mes instruments de sauveur de planète, visibles à travers mes poches et ma sacoche de sauveur de planète? Parce qu'elle écoutait Radio Aligre du matin au soir à s'en désintégrer le corps calleux? Etait-elle la Sec'Gén du SSZ (Syndicat de Surveillance du Zyeuxmuettage)?
Ou pire: exprimait-elle le consensus général du futur? Annonçait-elle une tendance proche et que je déplorerais à titre personnel, selon laquelle le virtuel serait désormais de plus en plus envahi par ce qui constitue la plus grande création mentale, à savoir le réel?
La fragile et mouvante frontière qui sépare ces dimensions est aussi, on le sait bien, ce qui les unit: ce qui nous maintient à distance nous a permis d'être si proches. J'étais parti de l'idée que cet immense vide entre nous, temporel autant que spatial serait notre lien le plus fort; qu'il constituait la glaise avec laquelle nous avons façonné le cadre de ce miroir sans cesse traversé .
Si les taxis commencent à me dire comment shploucquer, la question se pose: où va le monde?
Je l'avoue, ce fut la goutte qui fit déborder le vase


Mes plombs sautèrent
Je me dis en mon for intérieur "laissons tomber cette planète ronde, attaquons-nous à l'échelle galactique et participons à la création d'autres univers".

Voilà ce que je me suis dit dans mon for intérieur.


Main de dieu créant une nouvelle galaxie
(document leblase inc.)

Je sortis donc du véhicule, la tête encombrée des derniers chiffres affolants sur Perth en Australie entourée de désert, qui n'a ni rivière ni lac ni nappe phréatique et qui est pourtant la ville où la consommation d'eau par habitant est la plus élevée du globe; effaré par les dernières infos du gâchis Afghan (dont personne ne rappelle qu'il est une si belle partie de la Terre) qui pour moi n'a rien d'abstrait; le coeur brisé par les yeux de cette enfant d'un autre beau pays qui espérait en me voyant que je changerai la vie.
J'ai des nouvelles: la vie est en train de changer toute seule, merci, et très très vite si j'en crois de nouveaux rapports que la décence, la sécu et le fun m'empêchent de communiquer.


si elle non plus n'a pas d'eau,
la différence est qu'elle n'en consomme pas
(ou si peu: en un mois ce que vous dépensez en un jour)

Dans la plus grande confusion, je me demandais s'il m'était possible de continuer notre brassage dans cet inconnu partagé, au milieu de mes autres réseaux. Le risque de la polyphrènie guette à force de vivre sur tant de registres différents mais surtout, surtout...Je me demandais si tous ces bouts n'allaient pas sans cesse être interrompus par le réel du jour, cette nouvelle transversalité benoîtement acceptée par une population confondant les strates télé, people, Myspace, factuel, virtuel,onirique, téléphonique, subconsciente, etcaetérique.



Bref je retournais presto à mon QG

Je grignotais un crouton de baguette, écoutant vaguement la boulangère commenter avec une cliente les propos de kb. La cliente, elle, se plaignait de ce que DNM, depuis qu'il avait pris corps sur papier, ne faisait plus la cour à marina.Un informateur de monblogchiant trouvait que je ne montrais plus assez de femmes nues et espérait de nouveaux dessins de Mitra. Au téléphone, le répondeur de mon frère disait: "Fabrice leblase ne peut vous répondre factuellement.."
La sueur commença à me dégouliner dans le dos.



Doit-on accéder au réel commun?

Peut-on encore tolérer la gravité du monde et l'élasticité du temps alors que nous ne nous relions plus qu'à des normes, des poids et mesures?
Qu'est-ce qui fait aujourd'hui qu'une personne soit un individu et non une parcelle?
Doit-on retirer à leblase le code d'entrée du shplouc?
La strate du réel étant de plus en plus calibrée par des automatismes et des programmations, ne doit-on pas considérer la pensée (qui comme l'informatique ne repose plus sur le prix de la patate) comme une intruse?
Une personne autorisée n'est-elle pas avant tout une personne qui donne l'autorisation?
La naissance conceptuelle, qui part de la poitrine d'un être ne va t'elle pas devenir antisociale puisque ne correspondant pas à un critère?
leblase le faux a t'il vraiment besoin du vrai pour continuer?


Car en un sens une part de la mission est remplie.



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