besoin d'erreur
une âme bien trompée
"Donc puisque réveillé de l'étourdissement on s'aperçoit de ses perceptions,
il faut bien qu'on en ait eu immédiatement auparavant,
quoiqu'on ne s'en soit pas aperçu"
La globalisation du monde veut avant tout dire un truc tout con: nous prenons enfin pour réelle la notion que notre plate terre est un globe qui jamais ne commence et nulle part ne finit. Il en découle que petit à petit entre les êtres vient se glisser la conscientisation des corrélations temporelles ou spatiales
Et vice versa.
A la minute où tu t'achètes un fute D&G un Dayakh réfugié tente d'arracher deux gouttes d'eau à une racine. Le jour où ton coeur s'enivre d'amour celui de ma concierge se ronge d'amertume. Le soir où tu fais le plein de ta Lamborghini le pétrole brut se répand sur la plage de Locquirec.
Le diamant (éternel) que je t'offre et qui te ravit a coûté la vie à un certain nombre de familles angolaises, congolaises, liberiennes, rwandaises qui avaient commis la bêtise de vivre sur le sol généreux dont on l'a extrait.
Il y a quelque temps (le 6 Juin dernier) je tentais, dans un billet d'une qualité qui aurait dû me valoir le Pulitzer d'attirer l'attention sur les Fonds financiers et l'absence de systèmes de contrôle, pour ne pas dire sur la quasi-autonomie dont ils jouissent. J'espère que le choix du temps a joué pour ceux des commentateurtrices qui sont investiboursicospéculateurtrices et leur a permis de mettre leurs fafiots de côté, car entretemps des centaines de milliards d'euros ont tout simplement cessé d'exister: l'équivalent du budget de la Pologne.
Les conséquences de ce choix temporel se répercutent à travers l'espace puisque par exemple en six semaines plus d'un million de citoyens du plus puissant pays actuel furent expulsés de leur maison , ce qui a eu pour incidence de rayer plusieurs millions d'emplois dans le pays le plus peuplé du monde; annulé les projets de dizaines de millions de gens à travers ze planète.
Tout ça c'est un truc dans le temps et dans l'espace, s'pas? (crédit immobilier en US+ne pas éteindre la lumière en quittant la pièce à Limoges= pas de budget pour l'agriculteur Argentin)
Ce choix temporel est un choix de cheminement quand l'habitant ou le touriste de Pisco décide du jour où il part pour Lima; quand le Baghdadi prend la route qui n'explose pas; quand les habitants de Ghazni décident de ne pas prendre le bus pour Kaboul le jour où un pilote US désoeuvré décide que ce véhicule que leblase lui-même emprunta est un carrosse taliban).
Nos formes de pensée nous conduisent ensuite à séparer les gens selon les conséquences issues des décisions qu'ils prirent: Les gagnants bien sûr seraient ceux qui ne se sont pas trompés, les perdants sont les autres.
Dans le champ d'une vie l'erreur, non seulement humaine, serait inévitable, indispensable: quasiment organique.
Evaluation ahurissante, si l'on retourne à cette globalisation mentale évoquée au début de ce billet.
Si tout est lié et que d'un mal coule un bien, est-il possible de se tromper?
Croyez-vous vraiment que l'on puisse vivre toute une vie comme dans un escalator?
Leblase lui-même aurait-il pu vivre une vie sans bourde?
De quoi qu'on cause?
Peut-on faire confiance à quelqu'un qui ne se serait jamais trompé?
Peut-on mourir plus tard?
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