Doigté
Sous la plage les pavés
"Dire qu'une chose est vraie,
c'est dire qu'une chose est ce qu'on croit qu'elle est"
D'où je suis on ne devrait normalement rien entendre.
Donc je pourrais tout dire.
J'écris pourrais pas pourrai.
Pourtant ça cacophone, grince, hurle, ricane, parle sans rien dire que des mots qui partent de rien pour arriver nulle part, dénoncent mais taisent l'aphonie sémiotique de l'époque.
De là où je me dresse on voit un tas de trucs.
Des trucs invisibles multiples, renouvelés, sans noms mais pas innommables.
Ces trucs que je vois, personne d'autre ne les voit.
Est-ce parce que je suis seul?
De là où je suis étendu je sens plein de choses: la terre, l'herbe, les ondes électromagnétiques qu'il n'y a pas, la crotte de coelacanthe, la sueur sous mes bras.
Est-ce parce qu'il faut vivre?
Parce qu'il n'y a pas de bornes, pas de plats surgelés, pas de mérite?
De ce que je pense il n'y a rien à penser.
Donc tout pourrait me venir à l'esprit mais ce tout, faut-il l'émettre?
Parce que grâce à on ne sait quoi je saurais discerner le moment où la frustration devient la faim, la rancune devient la haine, l'envie devient la folie, la paix devient la guerre, l'humain devient le monstre?
Là où je dors il y a des vies et certaines ne s'éveilleront jamais .
Mais aussi, dormons-nous seulement pour fermer les yeux?
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