En savoir ou pas
se la raconter en s'oubliant
"Et comme tout présent état d'une substance simple est naturellement une suite de son état précédent, tellement que le présent y est gros de l'avenir."
Tiens, ça faisait longtemps..
A croire que j'avais oublié l'existence du shplouc. Des commentateurtrices. De Leibnitz. Des zyeuxmuets.
Du café, du clavier, de l'électricité, de mes doigts de pied.
De vous et de moi.
Serait-ce parce que, de vous et de moi je n'aurais plus retenu que moi?
C'est possible, éventuel, afffreux ou alors autre chose que mes conversations avec Kim-Il Sung auraient inspiré.
Mais je reviens, car le monde n'a plus besoin d'être sauvé: il est perdu.
Qu'on le veuille ou non il nous échappe, il nous évite, il nous élude.
A vous tous éminents bouddhologues, je rappellerai brièvement que Gautama (le nom du Bouddha sur son permis de léviter) était fils de roi en Inde. On avait prédit à son père qu'il lui succèderait pourvu qu'on l'empêchât de voir trois choses:
la misère
la vieillesse
la mort.
Un concours de circonstances fit que ces trois stades de la vie lui apparurent alors qu'on le trimbalait en mobilehome.
Du coup, paf.
Questionnements, méditassebec, illuminachose, nirvanage.
Spinoza en aurait conclu qu'il est difficile d'éviter l'inévitable.
Comme vous le savez, des circonstances hyper-bouddhisatrices de misère et de mort (pour la vieillesse on n'a que des congrégateurs), leblase moi-même en a vu mais ces temps-ci ça a frappé plusieurs fois dans ma famille, dans mes amitiés, dans la proximité.
Par exemple un ami de vie, condamné et qui le sait.
Quelqu'un avec qui j'ai déjà partagé l'épreuve de la mort, mais qui malgré sa jeunesse va me devancer d'ici quelques jours (c'est peut-être fait au moment où vous lisez ces lignes) pour la prochaine séance.
Qui sait que je sais: le mensonge devant la fin ne peut exister; son regard a déjà cette puissance qui passe à travers l'ego, les peurs, les manières.
Les regards qu'on échange se passent des yeux et viennent de l'âme.
Par exemple, un blog consacré à la crémation d'un autre ami dont j'accouchai la fille.
Par exemple, un confrère compagnon assassiné là-bas.
Par exemple, le don de celle qui guide sa mère dans une mort naturelle, mort repoussée tant l'énergie vitale est obstinée, mais mort quand même.
Mort qui étrangement proclame la victoire de la vie, et prouve que la Vie n'est pas la nôtre, ni même celle de nôtre fameuse espèce humaine.
Ajoutés à l'augmentation du coût de la vie et du paradoxe qui fait qu'on y tient quand même, ces phénomènes humains m'ont déblogué.
Là-dessus un jeune homme de 15 ans et une jeune fille de 13 ans m'ont appris où est le trou dans le noir sur le temps en me demandant de leur en apprendre sur moi: comme dans le métro ou le TGV il y aurait donc une motrice à chaque bout?
Ainsi suis-je, frais comme un gardon en plastique, repeint en fluo et constatant cette constatation: chaque chose que j'apprends m'apprend que ce que j'ignore augmente.
Du coup, la sagesse ne consisterait-elle pas à ne plus chercher à savoir?
Savoir que leblase en sait plus vous convainc t'il qu'il en sait moins, et vive-versa ou vice-versa?
Savoir qu'on sait étouffe-t'il l'âme?
Faut-il éviter ceux qui savent?
A quoi les reconnaît-on?
Le savoir des uns nuit-il à celui des autres, de la même manière que notre ignorance se conforte dans celle d'autrui?
Pourquoi l'orange est-elle amère?
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