L'idéal toxique
Malade de savoir
"L'homme idéal trouvera le repos
mais ce sommeil sera sans rêve"
Karl Mannheim commença par être un gentil garçon adoré par sa maman, puis il se mit à réfléchir à la sociologie de la connaissance.
De là lui vint l'idée de lier idéologie et utopie d'une façon originale. En gros et parce qu'on n'est pas au Collège de France, l'utopie est tournée vers l'avenir, l'idéologie vers le passé. La dynamique de l'Histoire fit que très souvent ce qui commence en utopie se retrouve, allez savoir pourquoi, transformé en idéologie.
Le processus est on ne peut plus simple: l'utopiste, porteur de rêve, est à la recherche d'un inconnu, parfois mais pas toujours idéalisé, alors que l'idéologue s'empare d'un concept présenté comme universel, qu'il a idolâtré, collé au mur, imprimé dans un bouquin ou institué en programme définitif.
Il arrive qu'un individu utopiste devienne idéologue: c'est ce qu'on appelle un opportuniste ou un chercheur essoufflé.
D'où la difficulté à savoir la fin du début ou l'inverse
Prenons un exemple: un utopiste doublé d'un scientifique, constatant que l'humanité court à sa perte annonce que l'on pourrait s'en sortir si l'on cessait par exemple de produire trop de carbone dioxide au détriment de, l'oxygène (je dis ça au hasard bien entendu). On accorde de l'attention aux propos du gars parce qu'il a inventé des systèmes permettant d'étudier du matos dans l'espace, ou le moyen de mesurer les dégâts humains dans le trou de l'ozone (ozone n'est pas la femme d'Ozon le célèbre cinéaste mysogine. Je précise pour éviter les quiproquo que j'adore).
Donc le super scientifique(qui en plus s'appelle Lovelock, ça ne s'invente pas) pousse même jusqu'à dire que la Terre est un organisme vivant.
Gros succès de librairie. Pendant que ses collègues, amers, confient qu'ils ont toujours su que le mec était foldingue, plein de gens l'entendent, adulent son message et bâtissent une vision écologiste tout ce qu'il y a de chouette.
La foule humaine se mobilise donc,
sachant que l'on veille à préserver son avenir,
et palpite à l'ombre de ce qui devient vite
une idéologie
L'utopiste, lui, continue d'utopier. Sa réflexion l'amène à estimer qu'environ 20% de la population mondiale verrait la fin du siècle . Ceci ne modifie en rien sa bonne humeur légendaire et le conduit à suggérer une solution qui fera grincer la grande boutique de l'écologie statufiée: le recours au tout-nucléaire...
maintenant l'appui des grandes puissances du carburant fossile.
Car il est mal vu de pencher pour le nucléaire because Hiroshima et le problème réel des déchets.MAl vu? C'est même un péché.
l'idée mouvante à la base d'une utopie
en se solidifiant devient une idéologie
En dehors de cet exemple précis, qui concerne tout de même la survie des quatre cinquièmes de l'humanité, avez-vous déjà vécu la fossilisation de l'esprit autour de vous ou en vous?
Diriez-vous qu'une idéologie est toujours une pensée du passé?
leblase publie t'il une nouvelle fois un truc dont on se fout?
Préférez-vous être convaincu ou éveillé?
Vaut-il mieux avoir une idée et s'y accrocher ou pas d'idée du tout?
Confieriez-vous le retraitement des déchets nucléaires à leblase?
Sachant que ni toutes les idéologies ni toutes les utopies ne se valent, pensez-vous que ces dernières, communiquées au monde, constituent le moyen de faire évoluer le troupeau humain?
Les enfants doivent-ils vivre plus longtemps que leurs parents?
Choisiriez-vous de respirer la vapeur d'eau d'un réacteur nucléaire ou le CO² du camion que vous n'arrivez pas à doubler?
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