le jeune serait un vieux d'avant
si les vieux n'étaient pas âgés
"Si lourd est le poids des expirés qu'il déséquilibre l'économie des sphères. Cette prodigieuse quantité d'âmes tourne en vain sur elle-même!"
Heureusement qu'il y a la mort.
D'abord, la nôtre propre; ensuite, celle des autres.
Je m'ennuierais à crever si je n'avais pas la certitude de mon prochain trépas, car alors rien ne me ferait bouger. Nulle sensation ne me transpercerait l'âme, nulle rencontre ne ferait se lever le jour, se couler la nuit.
Sans certitude de passer la rampe, sans le procédé de nos évolutions tant physique qu'intellectuello-machin et spiritualo-psychozaguée, ne serions-nous pas dès le départ prisonniers du fait accompli? (ah leblase, quelle profondeur à deux balles!)
Donc heureusement.
Mais sauf que.
Contrairement aux principes sacrés d'égoïsmes qui nous fondent, la mort de nos proches est dure à supporter.
Pourquoi dans ces cas-là ne nous exclamons-nous pas en inspirant une bonne goulée d'air chargé des microparticules diverses et variées que nous émettons de façon à vieillir les jeunes plus vite tout en rallongeant nos vies:
Pourtant notre décès perso n'est une chance et ne nous est acceptable que si nous laissons la place à d'autres: traînailler une agonie ou une supergérontotruc généralisée, une décrépitude lancinante ou une décomposition malodorante n'est en effet pas le type de perspective glamour que nous envisageons pour les cinquante prochaines années.
Pourquoi parler de mort alors que le temps des vacances approche?
Pourquoi parler de notre propre mort, alors que, le monde n'étant qu'une projection mentale, nous n'en aurons aucune conscience?
alors que nous ne comprenons déjà rien à la vie?
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