Moitié vide
Mais gras double
"Plein de vide il avance.
Plein.Vers le vide.
Rien me devient une présence
Rien n'est vide"
Depuis le point de vue du monde dont chacun se croit le centre on a l'impression de vivre des séances ou séquences: le jour vient, le jour est, le jour s'en va.
L'autre apparaît, l'autre accompagne, l'autre s'en va.
Alors que n'importe quel yogi à deux roupies vous soufflera entre deux Om que l'autre tout aussi illusoire que vous-même continue de vivre son déroulement même en votre absence.
Alors que n'importe quel astrophysicien à deux téléscopes vous dira entre deux corps célestes que le jour est permanent tant que l'astre vit (et encore: quand il meurt il diffuse longtemps encore une lumière supernovaïque: donc c'est le jour d'un autre, ou un autre jour).
Après tout on n'est pas au théâtre avec une entrée côté jardin et une autre côté cour.
C'est juste que nous avons du mal avec la continuité.
C'est juste que nous n'intégrons pas naturellement la réalité de l'hors de nous, même si intellectuellement, s'pas, on peut vous mettre du
Nous avons du mal avec la continuité, et avec la permanence.
Est-ce parce que, pour sécréter une substance indispensable au cerveau, il nous faut dormir et passer sur une autre sphère du vivant?
Est-ce parce nous entretenons l'illusion d'un certain contrôle dans l'état éveillé que nous accordons à celui-ci plus de crédit qu'à l'état du rêve?
Toujours est-il que dans nos limitations il en est du jour comme il en est de l'autre (allez, l'Autre).
Près de nous l'Autre semble plein de vie et susceptible de nous confronter (ou nous offrir) perpétuellement cette surprise merveilleuse et parfois douloureuse d'une énergie renouvelée, dissemblable, inattendue, vierge et parfois complémentaire.
Hors de notre vue (ouïe, toucher, odorat) l'Autre devient un fantasme: nous l'imaginons vaquant à telle ou telle méandre vitale, presque comme un bruit de fond, soudainement et automatiquement surchargé d'irréel jusqu'à sa prochaine (ré)apparition...
La Nature a peur de la peur de la Nature
Croyez-vous toujours que le plein contient?
Que le vide éjecte?
On en tient une couche, non?
Que le silence dort?
Que leblase a pris ses cachets?
Les absent(e)s ne sont-ilelles pas en nous?
Les absent(e)s ne sont-ilelles pas nous?
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