Plus tard qu'ici
c'était mieux
"Pour guérir les maladies héréditaires,
il suffit d'éliminer les parents"
Quelques milliers d'années ont permis à l'humanité de se rendre compte que certains jours on aimerait bien être la veille, ou le lendemain.
D'après les plus grands mystiques que j'ai consulté, si dieu avait été plus libéral il aurait travaillé plus, pour créer plus.
Ainsi, un huitième jour n'aurait pas été de trop pour régler un tas de pépins qui nous pourrissent la vie, comme les préjugés, la guerre, le prix du pain, la hotline des fournisseurs d'accès et l'espace immense de nos imperfections.
Or même le plus bête d'entre nous sent bien que s'il y a un temps pour tout, ce qui ne mène nulle part, personne ne peut certifier qu'il y aît un temps pour tous, tout comme on sait qu'il n'y a pas de place pour tout le monde.
La vie, c'est dur.
De la même manière et inversement, ça n'a pas traîné avant qu'un humain ne se dise qu'il aurait préféré être son voisin ou sa voisine, son père/sa mère, son frère/sa soeur, le mari/la femme de son amant ou de sa maîtresse, plutôt que lui/elle-même.
Faut-il être ma fille, ma mère, ma grand-mère ou l'facteur?
Très (très très) vite en effet Machin a envié une qualité présente chez Truc et décidé que s'il l'avait eue, cette qualité, tout aurait été différent (c'est fou ce qu'on est con parfois et toute ressemblance avec, etc est purement fortuite).
D'où cette exclamation si commune à toute civilisation, et exprimée aussi bien en Hittite qu'en Inca, en Dari qu'en Basque, en Cro-magnon qu'en
- "Ahh, si j'étais grand, beau, fort et intelligent comme leblase..."
C'est aussi une des exclamations les plus inutiles qui soit, c'est moi qui vous le dis.
Cette tendance à ne pas vouloir être ni maintenant ni soi se retrouve au niveau local: on aimerait mieux être ailleurs qu'ici, plutôt aux îles Maldives qu'à Saint-Quentin (que ce soit le Saint-Quentin près des filatures dans le Nord, ou la prison de l'autre côté de San Francisco).
Ça n'a l'air de rien, mais c'est une complainte que j'ai entendue partout, venant même parfois de gens tout ce qu'il y a de privilégiés
Si j'avais été ...
N'est-ce pas étrange?
N'est-ce pas refuser ce que l'on est, et donc refuser de saisir son monde et sa vie?
Donc refuser de le changer?
Ne sommes-nous pas justifiables de notre époque, de ses injustices et ses fantomes?
Devant la lourdeur de l'état des choses, faut-il se refuser la colère?
Ou bien plus sagement accepter qui nous sommes?
Ce silence qui vient de nous?
Est-il plus légitime de se complaire à déplorer le déséquilibre que franchir le seuil accepté par nos puissantes sociétés?
N'avons-nous pas tous ressenti colère et terreur devant la tristesse de ceux qui comprennent qu'injustice leur sera toujours faite, parfois à notre avantage?
La révolte doit-elle être exclusivement à l'usage des ados?
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