Version imprimable A l'air libre

du gaz à tous les étages

"Toute la nuit j'envisageai le pire.
Il n'est pas mort: je ne sais que lui dire"

Saya



Sans avoir l'air de l'air

Le langage crée et va dans tous les sens. Le titre de ce billet, par exemple. Mais le sens des choses ne vit-il pas plus en nous qu'en un standard universel?
Déclarée d'intérêt public, l'Institution leblase se devait d'apporter son grain de sel iodé à ces quelques mots lourds de bavures sémantiques.

A l'air libre...
Ouais, nous semblons libres: vivant dans ce qui s'appelle une démocracie qui nous permet de voter pour les gens qui rédigeront les textes amoindrissant nos espaces d'activités, de pensée, de discours, de moeurs et d'échanges (notamment par Internet, comme deux évènements récents apparemment sans liens mais qui vont mettre nos fichiers perso dans la boîte flic et la boîte adjudant:
  • le renforcement du budget de la Défense en faveur de la cyberattaque
  • le projet de loi anti-piratage des disques tel celui de la femme du Président, dont les airs à la guitare devraient remplir des bacs.
Nous donc, qui avons l'air libres,
croyons n'avoir rien de commun avec les 2,7 millions de gens en taule aux USA, pays extrêmement démocratique, et ne concluons rien de ce qu'un referendum refusé par une population soit d'avance nié par les chefs d'Etat de l'UE qui ne manquent pas d'air.

A l'air libre...
L'air serait donc libre, mais cela en fait-il un gaz gratuit, alors que respirer l'air d'un pays (prenons la France) implique d'avoir le droit de mettre les pieds sur le sol placé directement en dessous? L'air serait dégagé d'éléments extérieurs à sa composition originelle (h²o?)? L'air serait-il libre de foutre le camp de la planète et d'aller se poser autour de la lune, de Mars ou de Proserpine?

A l'air libre
Libre de respirer: ce qui semble aller de soi pour tout un chacun qui inspire et expire l'air dans ses poumons
devient angoissant
pour le barbu de Guantanamo à qui l'on fait visiter la baignoire,
l'asthmatique, le tubard d'Afrique ou le zygue à moitié poumonné qui ne respire que de l'air en boîte.
Je mentionne même pas les sous-mariniers en panne de fuel au fond de l'océan.

Les pets de vaches et les pots de camions, résultantes de nos choix de vie troublent-ils déjà notre lucidité au point où nous ne saurions plus aller contre le vent?
Donc, de l'avant?
Le souffle manque-t'il tant au shplouc désormais qu'il faille envisager de le placer en couveuse?

Pourquoi parler d'air aujourd'hui et pas d'aire hier ou d'ère ailleurs?



Version imprimable Un vrai rien

C'est là que ça commence

"Je n'avais pas plutôt réfléchi,
que l'idée même de penser délaissa mon esprit"

Penseur Français, env. 1390, Vincennes

Chacun sa manière, c'est sûr.
En plus il y a penser et pensée: le penser de tous les jours, la pensée qui arrive de temps à autre. Le pensement qui résulte de votre interaction avec l'humain, et

la chose qui vous sort du cerveau comme une fleur sort de terre.

La fécondation d'une idée est une merveille.
On est comme on est: chez moi ça ne vient que dans deux sortes de circonstances, à savoir le chaos général, l'urgence d'actions extrêmes pour survivre ou la totale vacuité, l'inertie sans terme, l'onde alpha bien plate pendant des jours.
Puis d'un seul coup l'idée se déverse, bredouillée pour la première fois au premier qui passe.
C'est parfait.
Une fois que l'idée a surgi, elle retourne se coucher puis tiens, elle revient.
A ce moment-là elle est devenue assez mûre pour être articulée, manipulée, frappée même au coin du (parfois bon)sens

Que fait-on d'une idée qui pousse ses premiers cris? La rêver, la nourrir, lui causer, l'idéiser?
Ça dépend du genre, s'pas?
Disons que c'est une idée à débouché social, légal, scientifique, artistique, monnayable voire industriel.
Une idée qui pourrait vous transformer toute une activité humaine, un négoce, une industrie, une application, un mode de vie, un basculement du faible au fort, un renversement.
Une idée que l'auteur n'est pas en mesure de réaliser seul.
Genre un concept de...
Il va falloir trouver ceux qui sauront monter le carrosse, engraisser la moëlle, en tirer profit. Sans pour autant qu'ils en dénudent la source (vous voyez où je veux en venir...). Sans pour autant alerter ceux qui y verraient une menace aux intérêts en place.

Donc, une idée géniale
J'en ai déjà eu comme ça, quelques-unes en moins énormes (en toute modestie, s'entend).
Certaines m'ont été volées, d'autres ont aidé des gens, d'autres encore m'ont grossi la mallette à faffiots, parfois même sauvé la vie.
J'en ai une, là.
Ce n'est pourtant pas d'elle que je voudrais causer, bien qu'elle me gratte sous les cheveux, mais plutôt de ce phénomène presque surnaturel: l'apparition et la reconnaissance d'une idée originale, inattendue et qui fait dire aux gens:


"C'est tellement simple!"



A t'on idée de ce qu'est une idée neuve?
Avez-vous déjà vécu la sensation dégrisante que personne ne pige rien au précipice?
En apprenant qu'on avait compté huit pattes aux araignées, que le fil à couper la margarine bio venait d'être breveté, en découvrant un paradoxe élémentaire, en lisant que pour la première fois depuis qu'il manque une côte à Adam quelqu'un a a associé deux éléments qui ne l'avaient jamais été, vous êtes-vous déjà dit que vous y aviez vous-même pensé, et que vous auriez pu le faire, que vous auriez dû persister?
Faut-il mettre en vente des T-shirts "leblase a une idée"?
Pensez-vous qu'une idée ne naît pas d'un seul individu mais au contraire, de plusieurs dans le monde, à peu près simultanément?
Sachant qu'une même idée peut faire autant de mal que de bien, doit-on tuer tous les idéeux (déjà que les idéaux...)?

Voilà voilà... Dans ma vie pas fausse je file au loin 10 ou 15 jours et ne pourrais pas souvent me connecter. Donc ne tenez pas compte de mes absences, de mon manque de réactivité: je suis sûr de venir de temps à autre, et bon tout.