Version imprimable Panne de Coran

Fais dans ton froc en état d'urgence



Au début l'Homme n'avait pas pied
il y avait de la lumière mais pas d'ombre
Et puis il est arrivé un problème,
genre Dieu ou autre chose.

Amal Gahm, poète zoroastrien


L'autre jour le Monsieur a dit qu'on était en guerre, et après il a chanté une chanson pour abreuver les sillons, et les gens à qui il parlait on chanté aussi.
Puis il a dit qu'il allait prendre presque tous les pouvoirs parce que exception urgence et tout ça et les gens qui chantaient avec lui vont lui dire d'accord, paraît-il en mon nom.

C'est toujours plus facile de pousser les esprits vers le bas que de les tirer vers le haut.

La guerre contre qui?

Un groupe de p'tits cochons ne fait pas un Etat
Quelle erreur ma bonne dame.

Au moins, il a dénoncé le terme "guerre de civilisation" exprimé par son P'tit Ministre qui quant à lui avait perdu son sang-froid comme d'habitude.

 
Ces deux responsables, qu'on ne soupçonnera pas malgré l'évidence de chercher à être réélus veulent un état d'urgence, des lois d'exception. La plupart de leurs opposants veulent pire.
Paraitrait que xx% de Français sondés par téléphone seraient d'accord pour moins de libertés, afin d'améliorer la sécurité.
J'avais plutôt l'impression que nos services de sécurité étaient déjà hyper-pros, hyper-efficaces si l'on considère leur réactivité et leurs résultats; que nos lois sont déjà assez restrictives -pour ne pas dire répressives- sans qu'on en rajoute.



J'avais aussi l'impression que la population préfère sa liberté, qu'elle le prouve en continuant de sortir, de s'aimer, de porter une jupe courte, de rire et d'écouter de la musique
de se toucher ici et là.

le rôle du shplouc n'est pas de vous dire ce qui est bien ou pas mais j'observe que les Etats policiers ne me plaisent pas, invoquant la sécurité à tout bout de champ; j'observe que derrière les rodomontades, le personnel politique est plutôt peureux et enclin à perdre le sens des proportions devant l'attaque; qu'il est donc à peu près inutile mais bon... J'observe que les populations sont plus souples et résistantes que politiques, médias et djihadistes ne veulent croire.
 Le pouvoir en France relève plus en fait d'une administration que d'une démocratie, le contre-pouvoir qu'incarnait la presse définit désormais la notion de temps et d'espace tandis que les réseaux sociaux font fonction d'accélérateur d'espace social, sans retenue ni contrôle de véracité.



ne pas vivre entre les califous et les sécurodingues

Il semble nécessaire de rompre la mauvaise pente déjà engagée avec la loi sur le renseignement issue après Charlie-Hebdo; ne pas accorder plus de pouvoirs aux élus, préserver le rôle de ce qu'on appelle la justice (en fait, la magistrature chargée d'appliquer les lois existantes).

Pour le reste et malgré que quelqu'un proche de moi y soit resté je fais confiance à la vie, incarnée par ces femmes extraordinaires qui considèrent ordinaire d'aller vers ce qu'elles aiment.

Parce que les autres, qui ont troqué la ceinture de chasteté pour la ceinture d'explosifs, n'ont apparemment pas la même interprétation de l'expression "se faire sauter".

L'absence d'esprit critique doit-elle devenir le courant de pensées dominant?
Zemmour ne devrait-il pas se laisser pousser la barbe et s'acheter un pavillon à Raqqa?
Celui (ou celle) qui exprime autre chose que la masse doit-il être lapidé?
Avez-vous déjà mangé de la compote de pommes et cumquat?




Version imprimable A vot'bunker

organe lourd


"La question est un projectile"

                                                                                                            Baap Bloum, extraits


C'est un lieu commun de dire que l'usage du Net, des blogs, des réseaux sociaux, twit et autres vadrouilles virtuelles nous isole.

Le promeneur urbain, à Paris, New-York ou Tokyo peut en témoigner: c'est un lieu commun à deux balles.

Ce qui nous isole avant tout est notre petit corazon, nos petites peurs, nos grandes illusions et notre aptitude relative à supporter l'inconnu vital.
Le comportement de l'individu moderne parle d'une société de cercles relationnels restreints: le balladeur fourré dans les oreilles, les yeux tournés sans cesse vers les miroirs en quête d'un Soi en 2D, la parole réservée au téléphone portable ou encore, toute cette affectivité orientée vers le p'tit chien qui crotte.


Le toutou guérit tout

L'ouverture aux autres, comme le refus du monde s'expriment aussi bien dans nos escarpins que devant nos écrans: dans notre faculté à différencier ce qui est de trop de ce qui nous manque; dans notre réponse à l'inattendu ou notre attitude devant les repères assumés.
Pour autant, les activités humaines les plus quelconques (je me rase à 7h23) sont amplifiées sur le net au point où le sens de la mesure y perd encore plus son latin. A se demander s'il reste un peu de place pour partager un vagabondage intérieur entre l'évitement permanent dans la strate présentielle et l'exagération, la mise en loupe du virtuel.

Chacun vaquant avec sa petite lucarne sur le monde
Ah lala tout ceci ne favorise pas le choix: croissant ou mille-feuilles?
Comment par ailleurs faire abstraction de la valse narcotique omniprésente en ville? S'agît-il d'arrondir les angles, d'éthérer le voisinage, d'amollir la dureté des rapports, de flouter la saturation ou de cotonner le fait que la moitié des citadins vivent seuls?
Ce constant brouillage du ressenti doit-il être différencié ou reconnu part intégrante de la naturelle difficulté d'être, de la démarche existentielle propre à l'humain?
Allons-nous vers quelque chose de commun de nos propres pas ou sommes-nous conduits vers l'abattoir de la conscience dans un corral sophistiqué, dépourvu d'angles et retouché?
Avez-vous arrêté de fumer?
La bonne parole échangée sur le web a t'elle moins de sincérité que la bise sociale obligatoire?


Le coeur perce t'il mieux le béton ou le binaire?


Version imprimable A l'oeil

mais c'est pas donné



"Je suis athée, Dieu merci
"

Luis Bunuelblaso


La part du visible dans le perçu est assourdissante (c'est osé, non?). Elle influence de façon prépondérante l'idée que nous nous faisons du réel.
Les autres modes préhensiles en sont réduits à la portion congrue.
Submergés par la scène imposée au temps où le ouïe-dire s'est joint au Vu à la télé, lu sur ces saloperies de blogs ou "avertis" par les seumeuseu ou les Twitts, épuisés à tenter de discerner le narratif global imposé proposé, il  est devenu encore plus difficile mais primordial de voir en soi.
Et même tout bêtement, de voir par soi.
Pourtant la rumeur du monde persiste derrière le panneau des paupières, la caresse de l'autre écrit sur ta peau.
Le parfum de l'aube envahit la mémoire.


Question à deux balles: le réel est-il visible?
Fusillades d'images fixes ou animées, flash intermittents, couleurs explosives, réclames criardes, mots imprimés sous la clameur de jingles nous racontent de plus en plus un monde partagé mais intouchable qui a pris la place de l'espace phénoménal (au sens philo du terme, s'pas?), un territoire causal dépouillé du vécu personnel,charnel ou affectif d'où toi (qui que tu sois) s'efface, en résumé un univers sans vaches.
Ce n'est pas les laitiers qui me contrediront.
Ni dieu d'ailleurs qui pour exister dans nos consciences doit éternellement renouveler l'accroche graphique de son invisibilité.
La part du vu-par-tous fait ainsi office de réalité commune et donc, de forum idéal.

Question moins chère:le visible est-il réel?

Voila un hiatus destructeur. Comment l'être peut-il ne s'en remettre qu'à la forme, en deux ou trois dimensions, linéaire ou intercalée, sans souffrir du mutisme où est condamné l'invisible?
L'olibrius qui confie son unique et brève vie au spectacle de la société dans laquelle il croit déambuler est au mieux un escroqué, au pire un escroc (à moins que ce ne soit le contraire)
Car le je ne crois que ce que je vois se réduit en fait à je ne vois que ce que je crois.
Limité.
Comme disait Attala leblase, gynécologue, au chevalier Bayard qui avait du coeur au ventre: "Qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez souffre d'une descente d'organe".


Faut-il s'interposer entre le son des autres et l'illusion du Soi?



Qu'arrive-t'il au monde lorsque l'on bat des cils?
Lorsque le pendant nous est déjà l'après nous?
Un leblase est-il ainsi moins réel à ceux qui ne l'ont jamais vu qu'aux autres?
Pensez-vous encore qu'en ouvrant les yeux le rideau se déchire?
Percevons-nous que l'Histoire tourne en rond sur une ligne droite?

Que de questions ma bonne dame, et à quoi bon?






Version imprimable Faire son trou

Particules accélérées

"Même cassée, une pendule donne l'heure juste, deux fois par jour."

Magdalena Omega, 1797


Alors que nous ne sommes qu'à quelques jours (le 10 septembre) de l'activation du plus grand accélérateur de particules, n'est-il pas amusant de constater comme l'humain  se risque à Tout ou Rien et se réfère à des limites temporelles aussi variables que déconnectées?
Le Grand Hadron (plus connu sous l'acronyme LHC, pour Large Hadron Collider) du CERN est perçu par certains comme le laboratoire expérimental  le plus prometteur (c'est déjà le plus long avec 27 km), susceptible de repousser au loin les limites de nos connaissances en physique, et même de nous offrir un fac similé du Big Bang.

Pour d'autres il risque carrément de créer un Trou noir qui absorbera toute la matière, donc ce blog.
C'est un Tout un trou

Vous me direz, le risque d'une explosion solaire,  la chute d'un bon gros météorite sur Terre, le rot inattendu d'un multivers avalant notre univers, tout ça existe déjà et pourtant nous vacquons.
Eh! Me direz-vous encore (mais taisez-vous donc) ce coup-là c'est nous qui créons ce risque!
Voui, bon.
Côté risques créés par l'humain on en a déjà un tas dont la bombe atomique, le cochon en batterie, la démocratie, la cigarette et la philosophie.
Et puis hein, on n'en serait pas là si on n'avait pas pris de risques. Comment? Ç'aurait été préférable d'en être ailleurs que là où l'on est?
Alors qu'on vit à une époque où les riches n'ont jamais été aussi riches, les pauvres jamais plus encombrés et les lave-vaisselle jamais aussi beaux.. Tsst Tsst.
Une époque où l'avenir perpétuel coûte moins cher et où les leçons ne coûtent rien à celui qui les donne et tout à celui qui les reçoit?
Sans risques, aurions-nous découvert le yaourt, l'Amérique, la prise électrique, l'ozone en trou et le réchauffement climatique?

Notre temps commun est-il jamais un temps partagé?

(ou l'inverse, et de toutes façons qu'est-ce que ça vient faire dans le sujet?).
Réagirions-nous différemment à la nature des choses si le jour et la nuit survenaient simultanément à tous?
Si la naissance et l'HeûrFatâle parvenaient par fournées massives au lieu de nous être si génialement procurées en un continuel bouleversement?
Un monde plat où toute vie: humains, animaux, insectes, végétaux, coquilles St-Jacques s'endormirait et se réveillerait à peu près au même moment, ne nous garantirait-il pas une homogénéité désespérante, aussi artificielle que la vie des animaux d'un zoo?
Voila bien des questions fondamentales et shplouquesques, comme toutes les questions indigentes indigestes.
 
D'ailleurs sans les cycles il n'y aurait peut-être pas de désespoir si ça se trouve, pas plus que d'espoir.
Il n'y aurait plus mon jour ta nuit; ton hiver mon été; tes nuits hivernales ultra-courtes et les jours interminables d'Echnetebe.
Sans perceptions étrangères, existerait-il des perspectives différentes?
Sans perspectives différentes, l'amour pourrait-il être l'Amour?
Sachant qu'on arrêtera peut-être l'humanité le 10 Septembre, pensez-vous tout de même laisser un commentaire ici le 11?






Version imprimable le Gloups Globalo-Potent

Simple comme bonjour

"Le Sage est au moins aussi unique qu'un autre"

Raoul Higan, Dublin, 1831


Parlons un peu de nous.
Qui est nous? Vu d'ici, c'est vous et moi. Vous c'est quoi? C'est d'abord chaque toi.
C'est aussi un composé de commentateurtrices, de zyeuxmuets, de robots, de clicks par erreur.
Moi c'est quoi? Un faux, mais moi.
Ce nous s'exerce sur le shplouc. L'infrastructure initiale ne permettait plus (vu mon incompétence chteumeulienne) de faire face à d'éventuels nouveaux engagements.
Or voila que Mitra et OlivierMG (gonze doué sévissant sur viabloga) ont créé un modèle souple et évolutif, que j'ai adopté.
Mais...le shplouc étant ce qu'il est c'est-à-dire d'abord fait de ce qu'on y donne de soi, comme un théâtre dont les spectateurs sont aussi les dramaturges, actrices ou caissières (et dont je serai la placeuse),  le contenant devait comme avant s'effacer au profit du contenu.
Ce qui impliquait un chantier, entreprise délicate


et pas sans danger.

Mitra personnalisa le modèle pour cadrer avec mes tergiversations. Laseine roi du flash et diaporisateur émérite me fabriqua le moyen de nourrir le hérisson. Merci à deux trois zozodicis qui zozofièrent aussi.

Comme d'hab' tout ceci n'est rien si on n'en fait pas quelque chose comme disait machin.
A quoi peut bien encore servir un blog gratuit  à une époque où les internautes se retranchent derrière les murailles de Sam'Suffit virtuels offerts par les technologies web deux, trois, quatre, douze zéros?
 
Internet devenu marchand doit parquer le chaland dans un espace vers lequel  concentrer toutes les données de clientélisme et de surveillance nécessaires, donc de meilleurs outils à profils: Facebook par exemple, tout en laissant à l'abonné la possibilité de croire encore que l'on s'adresse à lui: Myspace par exemple.
Fragmentés en blocs à la fois mous, cloisonnés et rigides, ces petits cubes dans lesquels le taulier comme le visiteur est aspiré mais d'où il devient difficile de ressortir sans laisser de traces ces modèles ne sont-ils pas en train de préparer le monde idéal?
Tout un chacun pouvant, grâce à des technologies toujours plus aisées insérer un tas de mini-appli, de sons et d'images pour décorer en trois clicks son petit logis en ligne dans une apparente souplesse, ne se retrouve t'on pas dans une autre dimension, comme la ménagère des années cinquante devant la machine à laver?

Non pas plongé dans le virtuel mais dans la virtualisation de soi?


Myfacenetspacebookvibes, une surface de trous?

Hymne perpétuel à l'auto-idolâtrie comme le furent et le sont encore si souvent les blogs (Ahhh, leblase, leuublaaase, lebbbla, leb, blase, le!) ces châssis internet offrent une étrange façon de s'acoquiner en une connivence synthétique concentrique.
Ces enclos envahis de publicité quasi invisible proposent des pôles d'attraction sur soi, cases intimes où grouillerait quelque genèse authentique de vie partagée.
L'on aboutirait hélas plus souvent à des cul-de-sac résumant au visiteur un contenu d'humain plus ou moins modélisé par catégories (professionnels esseulés, ménagères désespérées, PDG de banque perdant des milliards, ados aux hormones, compositeurs extrêmement lambda, seniors rois de la Wii, reliés-relatifs en quête de miroirs) où se retrouvent à peu près tous les comptes, services et relations in et hors Toile de ce qu'on appelle désormais des utilisateurs.
Car voici une véritable trouvaille sémantique: nous laissant croire que nous sommes acteurs de nos vies de la même façon que nous nous croyons électeurs du Grand Chef, ou que nous croyons avoir besoin de ce dont on nous donne l'envie, nous sommes maintenant désignés non plus par les termes ringards de gens, foule, clients, personnes ou untels.
Non, nous sommes des utilisateurs.
Chacune de nos actions d'utilisateur est d'ailleurs quasi-irrémédiable: essayez d'effacer les informations personnelles que vous avez déposées dans ces alvéoles.
L'individu ainsi livré au Gloups Globalo-Potent, sorte de Grand Scanner Eternel, qu'adviendra t'il de la volatilité et de l'impermanence de l'être?



Distincts ou distants?
Ce Web aujourd'hui nécessaire sinon indispensable à la construction d'infrastructures vitales pour sortir les damnés de la Terre de ladite damnation, présente paradoxalement au même moment dans les domaines ludiques, culturels, pédagogiques des sociétés encrassées comme la nôtre, une potentialité à peu près aussi annihilante du soi que la télévision ou la lecture de Paris-Match, ce qui ne manque pas de sel.
 
L'indéniable avancée technologique que subit la Toile depuis deux ans accentue aussi ce qui n'a cessé de rendre le net si étrange: nous éloigner les uns des autres aussi irrémédiablement qu'il nous met en contact.

Les pseudo réseaux sociaux scindent-t'ils ou brassent-t'ils le réel?
Pensez-vous que ces nouveaux HLM en ligne rapprochent la femme de l'homme, le vieux jeton de la blanche oiselle, le terroriste du terrorisé?
Avez-vous des suggestions pour améliorer le shplouc?
Si mon prochain est comme moi, est-il moins ou plus lui que moi lui?
L'Internet est-il encore utile à l'humain, et inversement?
Influe t'il sur la différence entre celuicelle qui croit ce qu'ilelle voit et celuicelle qui croit ce qu'ilelle vit?

L'individu, âme errante et par essence solitaire.. Où est la jouissance?