Mon nom est à (re)faire
1 ou 2 € pour mon identité svp
"Pour trouver autre chose
il suffit parfois de chercher ailleurs"
Au début ça semblait très simple: je ne me connaissais de nom que celui que mes parents me donnèrent et que je présente aux responsables des services de sécurité divers et variés que la vie moderne et les sphères nous opposent ça et là.
J'écrivais mon nom et prénom dans les cases indiquées.
Celà suffisait à créer mon identité aux yeux des autres comme aux miens, étant entendu que cette identité personnifiait mon individualité, voire même mon unicité.
Petit à petit pourtant je me suis demandé, autant en m'investissant en quelqu'un d'autre qu'en me grattant l'introspectif qu'il y avait plus à celà, et moins.
Ces mots de mon nom me représentaient et me distinguaient facilement aux yeux des autres: si on avait pris Toto la main dans le sac ou la culotte de Ginette, on savait que ce n'était pas leblase. Pratique, non?
Ces simples mots correspondaient-ils pourtant à l'image que je me faisais (d'ailleurs, cette image elle-même correspond-elle à quoique ce soit?) de moi leblase?
m'englobaient-ils et si oui,
me limitaient-ils?
Mais ma vie à multi facettes fit que, même avant l'Internet, j'ai été appelé par les circonstances à avoir des alias, pseudos, faux noms, identités parallèles, un peu comme on trimballe plein de clefs dans un porte-clefs.
Cette collection me permettait de compartimenter mes activités sans que celles-ci ne viennent à se nuire ou à interférer avec ma vie d'honorable père de famille idéal même si je n'ai pas la tête de Gérard Jugnot,* ou de séducteur irrésistible idéal même si malgré mes efforts je n'arrive pas à parler comme Alain Delon*.
Mes activités diverses et variées devenues de plus en plus éloignées les unes des autres, le moi intervenant se transformait en elastoman. Lacan étant mort et personne n'ayant songé à imiter les étudiants en physiques qui déterrèrent à Bordeaux la tête de Goya pour étudier un crâne de génie* j'économisai des tonnes de fric.
C'était toujours moi mais une parcelle de moi.
Même un morceau de moi, est moi: une partie de moi serait-elle tout moi? Celà implique t'il que tout moi contienne détienne et conduise à chaque parcelle de moi ? (Ceux qui ne suivent pas peuvent s'arrêter et siroter une boisson allégée)
Doit-on convenir à son identité?
Le virtuel, qui non seulement autorise mais favorise sans cesse à créer de nouvelles identités: un pseudo avec login mots de passe et hop, on est dédoublé!.
Certaines de ces identités atomisées dans le virtuel finissent même par prendre une place ou une influence assez grandes pour interférer dans le réel et se mélanger à l'éternalité provisoire du phénoménal au delà de la simple carte de crédit: ce que je fais dans le virtuel produit parfois un effet dans le réel, plus ou moins lourd de conséquences: such is the world, comme disent les douaniers Fidjiens qui ont décidé de fermer les blogs puisqu'ils n'arrivent pas à les contrôler*.
Le célèbre "Deviens ce que tu es" a de plus en plus de mal à passer et si l'on n'y prend garde risque de se transformer en "Dévies de ce que tu es".
Un problème technique (viabloga dévore des bouts de code, et je suis nul en chteumeuleu) m'a empêché d'insérer ici une expérience que je tente sur un site d'OpenID pour refabriquer artificiellement l'identité de leblase qui est un faux auprès de gens qui généralement ne sont jamais venus sur le shplouc (attention, il faut s'inscrire pour participer) et à laquelle j'invite zyeuxmuets ou bavards à créer des détournements.
Les identités augmentant, on se demande si les personnalités, - traditionnellement associées à ces dernières- augmenteront avec elles. La falsification et la création communes d'une identité intervenant ne devrait-elle pas finir par peser dans le réel?
A chaque affirmation identitaire, mon qui suis-je va t'il créer automatiquement les traumas surmoi moi et subegos correspondants?...
Au début on ne le pense pas: c'est un peu comme jouer à il ou elle, à cache-cache ou "je suis le médecin et toi tu fais la malade allonge-toi ici et enlève ta robe", et l'on s'aperçoit que des gens ne te connaissant ni de Firefox ni d'Internet Explorer ou de Safari sont touchés par tes affirmations, les mêmes allant jusqu'à voter pour des propositions totalement contradictoires.
Connaître votre nom permet-il de mieux vous identifier?
L'identité vous singularise t'elle?
Leblase est-il plus faux que son vrai?
Avez-vous fait nationaliser votre identité?
Vous êtes-vous déjà trouvé entre deux personnes vous connaissant sous différents noms?
Le soi demeure t'il plus vrai s'il se cantonne au patronyme?
Le son du nom est-il bon?
"le
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