Version imprimable Tout s'explique

rien ne s'implique

"Quand j'aurai le temps, je ferai autre chose"

Bachar-al-Assad, Oeuvres complètes

En me curant le nez, je dirais que le contenu d'un espace de réflexion n'a pas beaucoup d'importance: le monde d'aujourd'hui ne tourne pas autour de pensées nouvelles mais de commentaires sur ce qui est une idée nouvelle et en fait n'en est pas.
Pourquoi?
Parce qu'une pensée nouvelle, c'est un peu comme un prophète: on la reconnaît après sa disparition.
Elle réapparaîtra néanmoins, pasteurisée et mixée dans ce qu'on appelle un débat (discussion de poivrots modernes auto-désignés experts -habituels bêbêtes à noeuds papillon payés par les grosses compagnies pour parler et endormir ceux qui les écoutent).
Nous ne sommes plus dans un monde en question(s) mais dans un univers de réponses: rapides, constantes, définitives.
nous vivons dans un monde expliqué.
Quelle que soit la question qui vous vient à l'esprit ou que votre nana pose (dans ce dernier cas et si c'est en public il est indispensable d'être le premier à répondre d'un air savant), vous pouvez combler le vide par une explication en citant un article lu dans la presse, qui était autrefois rédigée par un journaliste mais l'est  désormais par un étudiant en CDD, un stagiaire ou Wikipedia.
On n'appréhende plus, on ne renie ni ne dénie plus (c'est même souvent un délit), on ne remet pas en question, on ne retourne pas le cadavre.
On explique.

"Tout s'explique" est d'ailleurs à la fois une expression courante et l'affirmation qu'on peut mentir sur tout. Comme l'absence ou le vide font peur -soit en ouvrant la porte au questionnement, soit en refusant la satisfaction immédiate-  alors on commente, ou on commente l'expllcation ou même on commente  le commentaire de l'explication.
L'explication elle-même n'étant qu'une bouillie de caractères basés sur ce qu'on appelle une information, elle-même aussi peu consistante qu'une amitié de réseau social.
Le monde échappe aux humains justement au moment où il n'y en a jamais eu autant (d'humains, pas de monde. Encore que...).

Enlever un truc ne crée pas du rien

Le brassage d'idées, la confrontation des esprits, l'exposition aux abîmes de l'insavoir, n'ont pas lieu d'être dans ce système-monde antagoniste où outils modernes et mathématiques soutenues par l'informatique se sont emparés de ce qui restait d'imprécisément possible: l'individu cède la place au dividu, et nous croyons encore dire je.
Ce système-monde, technique et totalitaire, fonctionne d'une façon à la fois très simple et y a pas plus complexe: nous sommes soumis aux "dirigeants" politiques, qui agissent en fonction de l'économie laquelle est tributaire d'entreprises dont les patrons se soucient surtout des actionnaires obnubilés par les places financières elles-mêmes régies par des algorithmes implantés dans des réseaux informatiques agissant et réagissant trop vite pour que les financiers interviennent.
Comme quoi le monde moderne est aussi un drone de monde.

Le besoin d'un narratif exigé par la société pour avaliser une tentative de réel peut-il être infléchi?
Bouger une pièce ne crée pas d'espace, mais un sandwich plus sec.
On attend l'inattendu pour lui couper la tête.

Nous avons petit à petit confié notre univers aux substrats.

C'est d'ailleurs sans doute pourquoi le shplouc est écrit par un faux.
Maintenant que le statut de liberté est obligatoire, comment échapper au bracelet électronique des nouvelles relations?
Voyons-nous que nous sommes ce qui nous entoure?
Les adjectifs ont-ils remplacé les châtiments corporels?
Le corps autonome est-il dissimulé sous l'obésité du pauvre?
Le manifestant tabassé de la place Tahrir n'est-il pas plus libre que le syndicaliste qui défile paisiblement entre la Bastille et la République?
Ne préférez-vous pas les petites culottes aux strings?


Version imprimable La Nature, c'est pas normal

le blanc ça fait propre



"Ne maîtrisant rien, j'étais libre de tout.
Comprenant tout, je n'y connaissais rien"


Xavier-Stéphane leblase
,
Pour une société naturellement gazéifiée,Ed.Barnes & Noble,1823
 
Je l'avoue, je me suis forcé pour écrire un nouveau billet: tout a été dit depuis le premier soupir de satisfaction de la première femme; tout a été écrit depuis le premier mot de désespoir du premier écrivain.

Donc pour trouver un sujet, bonjour.
Parce qu'ici dans le Shplouc les aléas et circonstances, les anecdotes et les on-dit, l'actualité humaine et l'approche de la fin du monde ont été largement publiés sous formes de révélations mystiques, démonstrations philosophiques, sinuosités littéraires, propositions politiques, modifications aux Saintes Zécritures, addenda réglementaires.
Vous et moi avons déjà commenté tout ce qui pourrait élever l'Homme, et la meuf comme on dit quand on n'a pas encore la carte vermeille.

Reste la Nature.

Le bio, qu'est durable.
L'environnement, qui serait fait de ce qui nous entoure mais qu'est pourtant pas simple.
L'écologie, qu'est aussi politiquement correcte qu'historiquement assez mal portée (totalitarismes divers, rigidités répétées, simplismes et courtes vues).
L'écologie, indispensable pour les p'tits mouflets qui accumuleront autant qu'ils ramasseront nos poubelles. L'écologie, obligatoire pour vendre la même chose qu'avant mais plus cher (genre les pétroliers pleins d'essence si pure les ou vendeurs de voitures: les hybrides OK, mais pourquoi tant de CV vapeurs?).


Aujourd'hui, tout doit être Vert
 
En gros hein.
Je sais, parler du bio c'est saoûlant, lénifiant, gnan gnan et en plus ça coûte du fric qu'on pourrait dépenser en diamants ou en manteaux de fourrure.
Mais chaque chose en son temps, on causera de la guerre et du divorce dans un prochain numéro.

Donc, la Nature.
Les choses n'iraient pas de soi, qu'on en juge:
l'Occident, déterminé à préserver son niveau de consommation mais conscient que ça salit, propose aux Chinois, Indiens et autres Brésiliens qui se développent, d'y aller mollo. C'est vrai, ils sont bêtes ou quoi? Ne voient-ils pas qu'au lieu de faire comme nous, ils feraient mieux d'écouter nos conseils?


Sans avions, on fera comment pour aller voir leurs oiseaux?
Donc un conseil du shplouc, breveté FMI: croissez, ne (vous) multipliez pas et envoyez vos bénéfices dans nos banques d'affaires afin que leur taux nous permette de vous payer pour votre travail.
Bien sûr, nous sommes conscients qu'à force de se taper dans les rues de Beijing, Sao Paulo ou Mumbay nos réclames de gonzesses rachitiques en décapotables devant la piscine sur la Côte, ça crée des tensions.
Mais c'est très surfait tout çà

Le bon air c'est corrosif

Tentons maintenant une approche personnalisée de la vie bio naturelle de l'environnement durable écolo, à but non lucratif cette fois.
Au fait, ça ne vous a jamais paru bizarre l'expression "Retour à la Nature"? Genre, la Nature dénaturée peut-elle être naturelle?

Faut-il des blogs pour causer de ça, alors qu'un blog après tout c'est une longue chaîne polluante?
leblase porte-t'il des sandales birkenstocks?
L'humain étant un être on ne peut plus adaptable, la Nature brute est-elle bonne pour lui? Nécessaire? Saine?
Qui parmi vous a vu la Nature?
Si oui, avec quels yeux? Qui lui a causé, l'a touchée, en a mis dans son sac?
Peut-on posséder la Nature ou de la Nature?
Qui peut la décrire ou même, la définir?
Ça commence où, ça finit quand la Nature,hmm? Dites-voir.

J'oubliais: qu'est-ce qu'un besoin naturel?


Version imprimable Trou du cube

assurer le bonheur du peuple

"Quand j'entends le mot échange, je sors mon slip Hadopi"

Christine A., bagagiste rue de Valois
 

La liberté d'expression, c'est comme le foot: la majorité des gens aime beaucoup mais très peu pratiquent.
Il faut dire que toujours comme le foot, c'est fatigant, ça demande de l'entraînement, une certaine agilité et c'est moins agréable sous la pluie.
Mais à la différence du foot, ça ne passe pas bien à la télé, donc impossible de trouver des sponsors.
En France tenez, pays merveilleux s'il en est, il y a un tas de choses: police et gaz à tous les étages, cassoulet et filles aux jupes courtes, ciel bleu et carbone dioxyde, Révolution, Académie, Cuisine, Armée et Météo françaises... ben y a pas de liberté d'expression française.
Ou alors en modèle réduit encadré par des uniformes en bleu, ou des fichiers en masse.
On peut dire que le vent de liberté qui y souffle n'y souffle pas.
Nos législateurs, ploucs de la pensée et nains de la réflexion ontologique ont préféré l'encadrer de peur qu'un citoyen, par mégarde, dise un truc pas prévu qui ferait mauvais genre à table et renverserait le pouvoir: on a donc une ou deux ONG spécialisées dans le bien-disant.
Pourtant les linguistes ayant travaillé sur le processus d'acquisition du langage chez les tout-petits (je parle des enfants) ont observé que la capacité de concevoir les pensées les plus hardies et les plus novatrices est obérée par l'impossibilité de dire les choses les plus extrêmes (même les plus horribles, ma bonne dame).
Par contre ça n'empêche pas de dire et de penser des conneries.

Devant cette pénurie le gouvernement (qui comporte un ou deux génies des maths, faut croire) a décidé de prendre le problème dans l'autre sens, à savoir transformer la sphère privée en boîte cubique genre, heu...geôle?


Si le Français ne parle pas, comment savoir ce qu'il dit?

La société française est donc confrontée à deux options, sachant que la liberté c'est aussi comme les diamants: tout le monde ne peut pas en avoir (et en plus c'est pas éternel).
  • soit on gèle les nouveautés dont les instances en place ne pourraient tirer profit en en criminalisant l'usage (ou en les surtaxant mais c'est moins drôle)
  • soit on gère la misère existentielle au moyen de l'ennui, la vulgarité, la peur et la fiction du gros lot.
Devant un tel dilemme, la République a décidé de prendre les deux options.

Il est entendu qu'entretemps les jeunes sont des criminels en puissance et les vieux des coupables pas encore démasqués.

Je sais, ça ne vous intéresse pas mais moi si et j'ai pas fini.

Comme deux ou trois d'entre vous le savent, une élection législative européenne va avoir lieu; un tiers d'entre ceux qui savent le savent, la majorité des lois s'appliquant en France sont dorénavant initiées ou approuvées par l'UE, majoritairement composée d'étrangers pratiquant parfois des libertés d'expression pas françaises, les veinards.

doit-on se contenter d'une culture muséale?
Il n'échappe donc à personne que l'abstention favorisera les disciplinés, à savoir les gens obéissant à l'extrême gauchedroite, affaiblissant la Commission alors que c'est actuellement le seul rempart institutionnel des individus contre les Immenses Industries Internationales.


un modèle de société est choisi: sauras-tu le reconnaître?

Mais c'est surtout le meilleur moyen de modérer les dérives d'un pouvoir politique français terrorisé par la population qu'il est censé administrer.
Il vaudrait mieux, donc, que les courges de libres penseurs que sont les zyeuxmuets courrent les burnes bourrent les urnes afin de maintenir un minimum d'élasticité politique et qu'on puisse, grosso modo, retarder la robotisation de nos chers descendants.
Je sais que ça vous rase, mais la barbe ça repousse.

Et puis, dois-je nécessairement écrire pour vous plaire, ou vous plaire pour écrire?
Le fait de ne pas aimer les animaux domestiques est-il compatible avec le cynisme?
J'écris ça en écoutant la sonate D960 de Schubert, jouée par Clara Haskil: faut-il interdire les fous à défaut de la folie?
Les jours vont-ils continuer longtemps à s'allonger comme çà?


Version imprimable Le milliard nodal

Divine connection

"Les cimetières sont pleins de gens indispensables"

Charles de Gaulle


J'avais enfin trouvé un sujet d'article à la fois cohérent, compréhensible, chic, capable d'améliorer la vie de trois ou quatre milliards de gens, et pas très intéressant.
Donc adapté au shplouc.
La crise pognon, avec ce président Obama plein d'idées folles comme créer un équilibre entre les pauvres et les riches, moderniser cette vieille chose que sont les USA, relancer l'économie et ramener la paix tout en bombardant plus d'Afghans.
Son plan global, qui ne coûtait que $875 millliards; une bricole sachant que vont tomber(trions les trillions) la dette des entreprises US, 3 trillions; la dette des cartes de crédits, un trillion; le trou des banques, entre un et deux.
Ceci, après l'écroulement financier.
Mais ses opposants voulaient ressembler à des gens soucieux du fric qu'ils ont contribué à faire disparaître.
(Ouioui, le fric peut disparaître. C'est pas qu'il va ailleurs ou qu'on le vole: il cesse d'exister.)
Ils rayèrent donc des tas de trucs du plan, y compris $1,4 milliards destinés à connecter au haut débit (ma marotte) tous les Ricains même les ploucs largués là-bas au Texas, les bouseux paumés dans l'Idaho, les Blackfeet coincés dans les mobilhome cassés du Montana.
Dommage quoi, ces gens-là auraient pu faire partie du XXIème siècle et au passage me donner un argument pour qu'on en fasse autant en Afrique.

C'était ça mon billet.


Faut-il aller droit vers l'avenir?

Mais paf!
Holy Jesus... Voila que l'évêque désexcommunié annonce qu'il a le nez bouché et ne sent pas le gaz qui aurait tué des juifs (il a aussi réussi à réduire le nombre des morts de 6 millions à 300 000: trop fort)
Du coup mon billet passait de la chute du fric à la repeinture de l'Eglise Catholique (un milliards d'inscrits), menée à grands coups de Kompressor par Ben Oït qui y réintègre non seulement des plus réacs que lui (si, ça existe) mais aussi ce vieux truc de prière pour sauver les Juifs de l'Enfer.
Or il convient de se souvenir que l'ancien canon condamnait de déicide non seulement les Juifs contemporains du Christ, mais également ceux d'aujourd'hui, par un tour de main héréditaire original qui permet tant de dérives à la Wiliamson.
A propos de tour de main...

L'Eglise doit-elle vraiment tout réintégrer en son sein?

Pour une fois que le shplouc allait s'atteler au présent...
Bref, j'avais un autre billet.

Puis j'apprend qu'Avidor Lieberman, un personnage peu reluisant qui a déjà tenu nombre de propos fascistes, veut déporter tous les Arabes Israeliens vers Gaza et est par ailleurs ministre israelien, aurait 15% de voix dans les sondages...
Et surtout les voix de plein de jeunes...
Qu'allait devenir ce billet me dis-je devant tant de grandeur humaine? Moi qui n'ai plus le temps, et tout çà?
Trouverai-je une bonne nouvelle?

Vous voyez que ça ne vous intéresse pas.

Heureusement, Bilou m'apprend qu'on dépense plus pour vaincre la calvitie que pour la malaria. C'est important, car à partir de là se posent des questions de fond:

l'argent, qui ne fait pas le bonheur, améliore t'il la planète en disparaissant?
Le shplouc, qui dérive, peut-il remplacer la paella?
Paula, qui boude, reviendra t'Elle?
La pédagogie, qui n'est pas l'enseignement, doit-elle être considérée comme une science fondamentale, bien que sociale?
La masturbation, qui rend sourd, immunise t'elle aussi contre la tuberculose?
La perte de cheveux, qui rend chauve, est-elle causée par la réflexion?
La rhubarbe, qui se fait en compote, fera t'elle partie de la relance mondiale?






Version imprimable Souffler dans la pipette

Le succès, une affaire de tuyaux


"Toujours en avant ou en arrière de nous, rappelant le passé qui n'est plus ou prévenant l'avenir, qui souvent ne doit point être"

JJ Rousseau, rêveries d'un promeneur solitaire


Ce que c'est que de nous. Pour une fois les Etablissements leblase, dans un souci louable (mais guère renouvelable) de transparence, nous communiquent un état des lieux, un plan d'action, un plan social, et un bon plan.
La situation mondiale, faite d'augmentation des prix de base pour les pauvres, d'allongement de la vie humaine pour ceux qui ne meurent pas jeunes et de détérioration des flux pour ceux qui n'ont pas de yacht, imposent à ce phare de la pensée humaine que représente le shplouc, d'avouer ceci:
manque de carburant? Clientèle happée vers les Centres Commerciaux? Mission Accomplished? Défaut mécanique dans la machine servant à transformer l'air de l'ère en billets de blog, voire même envie d'aller voir ailleurs si j'y étais?
Toujours est-il que la direction leblase songeait à fermer la boutique.

 
Y aurait eu comme un problème de pompe

Chacun chacune peut d'ailleurs imaginer la lassitude du pompiste.
 

Comme une envie de mettre les voiles

Or voilà qu'un concours de circonstances inopiné (comme ils le sont tous) fit qu'entre deux résurrections du taulier, une plateforme de distribution étrangère à la blogation proposa à la Direction Générale de répandre les bienfaits (désormais reconnus par la Science) des produits leblase sous d'autres formes, d'autres lieux, dans d'autres media.

Vous me direz, leblase n'a pas de problèmes de piston. Il connaît du monde.
Vous me direz, leblase possède de bons tuyaux.
Vous me direz, leblase nage dans le sens du courant: il a du fluide.
Vous me le direz, ou vous me le direz pas?
Avez-vous conscience des bouleversements profonds qui ont définitivement pris tournure en 2008, au point où le monde de 2009 contraindra les humains à bien des réajustements?
Avez-vous une idée de la beauté de "Madeleine aux pieds du Christ", d'Antonio Caldara (harmonia Mundi)?
Pouvez-vous comme moi, tricoter un point Jersey?
Rodrigue leblase aurait-il du coeur?

 


Version imprimable Peur de son nombre

Demiluite

"In God we trust"

Jean-Claude Trichet, Bobigny 2008

L'Homme n'est pas bon, et la Femme n'est pas meilleure.
En plus de ça le monde est injuste.

On a beau remettre périodiquement les pendules à l'heure, même la solution parfaite n'est que provisoire.
Le système se fige en s'installant et tout se corromp inéluctablement.
Quelque soient les époques, les lieux, les circonstances, le résultat c'est qu'une loi universelle fait que le plus grand nombre est obligatoirement exploité par le plus petit.
 Parce que l'on délègue, d'une manière ou d'une autre, perpétuellement convaincus qu'en s'y mettant tous, on n'arrivera à rien.
Alors on refile le taff à celui qui a les plus grosses, baratine le mieux, passe le mieux à la télé, ou paye le plus de mecs baraqués.

On comprend dès lors très bien pourquoi la minorité qui a le plus tient à ce que la majorité aie le moins
Depuis très tôt il y a eu nombres et nombre.
Saviez-vous que les femmes des riches avaient plus de seins?.

Pour une raison qui a à voir avec les plus anciennes traditions leblasiennes, l'année qui s'annonce me paraît placée sous le problème chiffré du compte.
Comme d'hab' la proportion égalité des chances/inégalité des chances ne variera pas des masses, ni pour les masses.
Pas du tout dans certains coins du globe; plus dans d'autres.
Pas du tout pour certaines tranches de populations, toutes régions confondues; un peu plus pour d'autres.
Non, si cette année 2mille8 me semble faite pour être déchiffrée; si elle me paraît propice à dénombrer; si elle me semble du genre qui va compter c'est parce que les gouttes débordeuses de vases sont de plus en plus en fréquentes et touchent désormais partout, à tous les domaines de la vie humaine.

Malgré l'énorme potentiel que représentent l'existence d'une jeunesse déterminée et ambitieuse et la maturité de technologies novatrices qui devaient permettre de court-circuiter les hiérarchies sociales et professionnelles, il y a peu de chances pour que les balances oscillent significativement.

J'ai l'impression qu'une opportunité historique est en train d'être ratée.

Une fois que vous aurez lu successivement Platon, Hegel, Ayoub, Proudhon, kb, Heidegger, Elle, Bourdieu, Fix, Nietsztche, Sloterdijk dans n'importe quel ordre il vous deviendra flagrant que par exemple le problème des banlieues difficiles ou de pays faméliques n'est pas un problème de sécurité, de manque d'infrastructures, d'éducation ou même de racisme mais une décision politique prise il y a longtemps par les différents pouvoirs de droite comme de gauche au terme d'une constatation: il n'y aura pas de place pour tout le monde.
 
Parce qu'un gros nombre n'est pas un bon chiffre

L'information que moins d'1% de la population terrestre vit de la dette de plus de 40% de cette même population, que le Pakistan appartient à 400 familles dont la moitié contrôle l'Armée, ou que les patrons de Banques Centrales ont pour tâche première d'éviter la déroute des établissements financiers plutôt que celle des Etats relèvent du même truc:
  les gros chiffres semblent toujours réservés à un petit nombre

2008 représente une révolution du globe autour de son astre: pensez-vous que d'autres révolutions soient nécessaires?
Pensez-vous qu'une action puisse servir au plus grand nombre sans nuire au plus petit?
Une minorité est-elle obligatoirement plus petite qu'une majorité?
Ce shplouc doit-il poursuivre ses errements sans nombres?
Etes-vous prêt(e) à cesser d'envoyer Dieu au Ciel et à le faire vivre en vous?
Savez-vous qu'une personne immensément riche dépense moins d'argent pour sa subsistance qu'une personne déséspérément pauvre?

Ça n'a rien à voir, mais ce site va très bientôt changer de modèle et adopter celui que notre ingénieuse Mitra a mis au point avec le tutorieur OMG

Bon, bonne année quand même hein.






Version imprimable L'appel et la pioche

Car le Savoir creuse

"Il existe deux réponses fondamentales au mystère de la vie:
la première est une question.
Savez-vous quelle est la deuxième?"

Walter Cosette, Manuel Pratique

On s'émerveille en lisant la biographie des grands Anciens et Anciennes, de constater l'intensité avec laquelle ils abordèrent la vie, une intensité généralement manifestée par la soif d'apprendre, l'interrogation du monde, l'urgence d'ouverture, l'exigence sur eux-mêmes.
Ceci quasiment jusqu'à la dernière minute de leur vie.
Des trucs qui se traduisent souvent par des questions.
Alors que le monde nous semble étouffant de réponses, l'Univers encombré de savoir, les esprits tétanisés d'affirmations, les lois exigeantes de certitudes définitives, la rebellion est dans le doute.

Découvrir que plus que ce que nous savons,
ce qui nous est encore caché est notre vraie richesse.

Plus ça va plus le jour qui se lève comme une surprise, le soir qui se couche comme une interrogation, la route qui se cache comme le gué d'une rivière à trouver sont le souffle sans lequel tout est mou, flou, pou.
Le vent sans lequel nos vies se vivraient sans nous.
Des trucs qui se traduisent souvent par des questions.
Mais il y a question et question, et c'est ça qui vous pose un homme  (ou une femme, comme disait George Sand).
Prenons deux-trois exemples simples, au hasard.
Lorsqu'au moment de s'effondrer Jules César s'exclame:"Toi aussi mon fils?" * il faut reconnaître que ça n'a d'intérêt qu'au sein de son cadre strictement familial.
Ce qui est décevant pour un Empereur, s'pas?
Alors que le "Pouvez-vous répéter la question?" * de Beethoven, montre que le vieux Ludwig ne restait pas sourd aux suggestions de Liszt, Franz.
Ainsi, si la dernière phrase de Gandhi :"Quand est-ce qu'on mange?" * nous apprend qu'il devait être un peu avant vingt heures en Inde, le "Ce n'est rien" * d'Henri IV après sa rencontre avec Ravaillac prouve qu'il avait encore à apprendre la mesure des choses.
Et des comme ça, je pourrais vous en remplir des lignes.


A mesure que j'avance (avec la prestance que vous me connaissez) dans la vie, je continue de m'étonner lorsque je rencontre ces hommes et femmes pour qui tout est réglé, coincé dans le marbre, coulé dans le bronze.
Des gens plein aux as et des crève-la-faim, qui se trouvent devant ce qui leur reste à vivre comme devant un tapis roulant: ça avance mais ils ne bougent pas.


La foi répond-elle vraiment à tous nos besoins?

A force de rencontrer des gens et des pipeuls, je m'étonne qu'un aussi grand nombre d'entre euxelles, parfois hyper sympathiques, drôles, cultivés, intelligents, me disent: "Tiens, j'y avais jamais songé?" .
Du coup je me demande dans quelle mare d'inertie je suis moi-même, je me demande quelle part de mon être a cessé de fouiller?

Si tant de personnes ont adopté un programme religieux, pensez-vous que ce soit pour ne plus avoir à se poser cette question de l'après, juste avant?
Faut-il continuer à apprendre, sachant  qu'on ne l'emportera pas au Paradis?
Auriez-vous préféré naître, déjà nanti de tout un savoir?
Vaut-il mieux vivre l'ivresse de la révélation ou l'angoisse de l'énigme jamais résolue?
Pensez-vous que leblase soit un maniaque de la question uniquement parce qu'il trouve que le point d'interrogation a une jolie forme? ? ? ?????           ?

Peut-on être et cesser d'en douter?

*Authentique