J’ai juste besoin de sortir des mots.
un message dans une bouteille: pour ce que ça réglera..
Je ne pensais pas assister en témoin inutile, de mon vivant, à çà.
Je vois bien que partout les libertés -et notamment d'expression-, se réduisent, y compris dans l'autosatisfaite Europe.
Que des fascistes parlent de démocratie.
Que des tueurs parlent de justice.
Classique.
Je me suis pourtant trouvé dans des régions (zones de conflit on appelle çà) où les gens se livraient à la guerre (dite "civile" ou d'occupation) mais le coup du siège pour affamer et assoiffer des gens encerclés tout en leur déversant une pluie de bombes, non.
Pluie de bombes, oui je vois, et fusils à lunettes, oui oui : Sarajevo, Aden, le Sud-Soudan, le Congo,Fallujah, la Somalie, Miyanmar etc mais la totale? Comme dans le siège de Carthagène ou lors des drames légendaires de l’Antiquité? Comme dans le ghetto de Varsovie ?
Je sais qu’il n’y a pas de gentils et de méchants; que les perdants auraient très certainement, s’ils avaient eu le dessus, fait à leurs ennemis ce que leurs ennemis sont en train de leur faire .
Je sais qu’on pourrait intervertir les places et que les résultats seraient les mêmes, avec des nuances dans la méthode.
Question de folklore j'imagine.
En gros les victimes sont comme les bourreaux, sauf qu’ils ont perdu.
Ne pas s’identifier à un camp lorsque l’on n’est pas partie prenante.
S'identifier seulement en tant qu’être humain avec des capacités de réflexion et d’analyse.
Se balancer des opprobres, des injures, des jugements c’est ajouter au dialogue de sourds.
Argumenter sur des épithètes pour ne pas réfléchir au fond des choses c’est le truc habituel des fanatiques et des crétins.
Il importe aussi de ne pas placer la chose sur un plan moral car il n’y a pas de morale dans les affrontements armés, même si certains individus gardent de la retenue et de la dignité.
Pas dit que nous aurions le courage de ceux qui bravent les bombes pour porter des enfants blessés vers un improbable hopital.
Pas dit que nous aurions assez de lucidité pour ne pas tomber dans les pièges émotionnels ni la propagande. J'imagine qu'il y a l'équivalent de l'autre côté même si les circonstances et l'échelle sont différentes.
Je pense à mes amis Juifs et Arabes et Perses. Noirs et Asiatiques. Amérindiens et Russes et Ukrainiens.
En attendant des enfants vivent la mort et la terreur. Une terreur qui va les marquer à jamais. J’en ai vu, j’en ai entendu. J’en ai serré dans mes bras.
Mais là, j‘ai les bras bien courts.
Commentaires tout frais
→ plus de commentaires